Le président de l'Association nationale des exportateurs (Anexal), Nasri Ali Bey, a rappelé, hier, au forum d'El Moudjahid, les propositions qui seront étudiées par la prochaine tripartite pour relancer l'exportation hors hydrocarbures. Parmi ces propositions, il y a d'abord, l'installation du Conseil national consultatif pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, la facilitation d'ouverture de comptoirs et de représentations commerciales à l'étranger, la mise à niveau de la législation des changes par la Banque d'Algérie, l'octroi de lignes de crédit à des taux bonifié pour les exportateurs, le réarmement du pavillon national pour diminuer le coût du fret... L'installation du Conseil consultatif est à même de « donner le coup de starter » à cette politique de soutien à la diversification et d'encouragement des exportations qui s'affiche mais qui « n'est pas visible sur le terrain », selon lui. Quant à la législation des changes, M. Nasri insiste sur la dépénalisation du non-rapatriement des avoirs tirés de l'exportation car, explique-t-il, « les exportateurs ne sont pas à l'abri d'un incident de paiement ». D'ailleurs, beaucoup ont été découragés et « ont dû abandonner à cause de cette contrainte » qui s'apparente à un délit de « fuite de capitaux », déplore le président de l'Anexal. Sur la question de l'ouverture des comptoirs, la Banque d'Algérie devrait aussi revoir ses textes, pour « une question de traçabilité », d'autant plus que les exportateurs disposent librement de 20% du montant des exportations en devises pour leurs frais.Ces propositions sont le fruit d'un travail de groupe et ont fait l'objet de débats au niveau de la tripartite, signale M. Nasri qui précise que l'Anexal a, en tout, fait, depuis 2011, 60 propositions pour dynamiser les exportations algériennes hors hydrocarbures qui n'ont pas dépassé les 2 milliards de dollars en 2013. Seulement « 10% de ces propositions ont été appliquées » sur le terrain, observe-t-il. Sur les grands défis de l'exportation en Algérie, il considère qu'avec moins de problèmes et un peu plus de professionnalisme, il y a beaucoup d'opportunités notamment dans le domaine de l'agroalimentaire qui réalise le gros des exportations. Le sucre à lui seul a permis d'atteindre la barre des 280 millions de dollars. De plus, nos produits telles les dattes sont « très demandés sur les marchés notamment en Europe », mais force est de reconnaitre que « l'on est aux abonnés absents aujourd'hui ». Sinon comment expliquer que la Tunisie, pour le même produit, réalise « un chiffre d'affaires à l'export de 200 millions de dollars alors que l'Algérie ne dépasse pas les 25 millions ? », s'est offusqué le conférencier. La structure des exportations pose, elle aussi, problème. Dix sociétés représentent 90% du montant exporté « Nous avons aujourd'hui 500 exportateurs mais 10 sociétés représentent à elles seules les 90% du montant exporté », affirme M. Nasri. Quant au Fonds de soutien à l'export, on reconnaît que le ministère du Commerce « a mis le paquet » avec une dotation de 60 milliards de centimes, ce qui a permis de « résorber les retards » et de régler des situations « en trois mois seulement, quand le dossier est complet, contre deux à trois années auparavant ». Pour terminer, le responsable de l'Anexal cite l'exemple de ces espaces économiques où l'on ne profite pas, à l'image de l'accord avec l'Union européenne, la Grande zone arabe de libre échange (Gzale) et dernièrement l'accord préférentiel avec la Tunisie.