Dans le cadre de la semaine culturelle initiée par l'ANEP (Agence nationale d'édition et de publicité), Azzedine Mihoubi a été, hier, le modérateur d'un rendez-vous qui a réuni d'anciens ministres, comme Lamine Bechichi, Zhor Ounissi, Kamel Bouchama, autour de leur expérience dans l'écriture. « A travers ces journées, la direction des Editions ANEP offre aux férus de savoir un programme riche et varié qui se décline en une sorte de brassage de générations à travers des conférences débats, des après-midi et des ventes-dédicaces », dira Samira Guebli, directrice des Editions ANEP. La première femme à avoir occupé le poste de ministre en Algérie, Zhor Ounissi, acorde à la culture une importance particulière. Elle considère que l'écrit ne peut être à l'abri des spasmes qui agitent la société. Revenant sur son rapport à l'écriture, elle confie : « Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours aimé écrire, même si à un moment, j'étais souffrante et mon médecin traitant a exigé de moi que je quitte l'école. Ce n'est pas pour autant que ma passion pour l'écriture a diminué. Bien au contraire, c'était le début d'une très belle aventure. » De son côté, Lamine Bechichi, auteur, et ancien ministre de la Culture et de la Communication, a retracé l'historique de Qassaman, écrit par le grand poète et militant nationaliste Moufdi Zakaria. Pour lui, l'idée de composer un hymne officiel de la Révolution revient au militant Hocine Belmili, originaire de Grarem (Mila), qui avait soumis le projet à Abane Ramdane. Ce dernier avait ensuite chargé, selon M. Bechichi, Lakhdar Rebbah et Benyoucef Benkhedda de trouver un poète apte pour l'écriture du texte, en insistant sur un contenu mobilisateur et anticolonial. Une première musique de l'hymne a été composée par l'artiste algérien Mohamed Touri, la seconde en Tunisie par Mohamed Triki, et la troisième durant l'été 1956 (version finalement retenue), composée par l'Egyptien Mohamed Faouzi, a-t-il précisé. Kamel Bouchama, ancien ministre et ambassadeur, est auteur de 23 livres. Ce qui l'a poussé à écrire ? Cette envie de communiquer, d'être utile. « L'écriture, c'est mon dada, comme on dit, c'est mon violon d'Ingres. J'écris depuis longtemps, depuis ma prime jeunesse. Je m'investis dans l'écriture, indépendamment de cette ivresse et de ce plaisir que j'éprouve devant des sujets que je traite, que je pétris avec passion, pour les présenter dans des ouvrages qui restent à écrire. C'est cela l'attrait de l'écriture. »