Les familles des victimes de la catastrophe aérienne survenue, mardi dernier, à Oum El Bouaghi, ont commencé à arriver tard dans la soirée de mardi à l'hôpital militaire Ali-Mendjeli de Constantine, apprend-on de sources sûres. « Il faut dire que depuis l'arrivée des premiers corps dans cet hôpital, le site a été quadrillé par les éléments de la gendarmerie nationale, qui ont dressé des cordons de sécurité et interdit l'accès à toute personne étrangère, à l'exception des familles des victimes », a-t-on constaté. Hier, vers 11h40, une délégation du ministère de la Défense nationale, conduite par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd-Salah, est arrivée sur place. Le seul survivant à cette catastrophe, Djeloul Nimer, caporal chef, âgé de 21 ans, et originaire de la wilaya de Chlef, serait dans un état critique. Par ailleurs, nous avons appris que l'acheminement des corps des victimes vers leurs villes d'origine commencera ce matin. Hier, quatre hélicoptères de l'ANP et un autre de la Protection civile étaient sur la piste de l'aéroport Mohamed-Boudiaf et attendaient le feu vert pour décoller. Renfort de la Protection civile Le moins que l'on puisse dire est que l'opération de recherches et de sauvetage des victimes du crash de l'avion militaire à Oum El Bouaghi a été difficile pour les éléments de la Protection civile, de l'ANP et des autres forces de sécurité. Plus d'un millier d'hommes ont rejoint les lieux du drame quelques heures seulement après le crash. Les renforts de la Protection civile des wilayas environnantes ont commencé à arriver vers 13h. Il s'agit, selon la chargée de la communication à la Protection civile de la wilaya d'Oum El Bouaghi, d'unités venues des wilayas de Constantine, Sétif, Mila, Guelma, Batna, Skikda et une brigade technique dépêchée d'El Hamiz (Alger). « Au total, nous avons compté 125 ambulances et véhicules, 443 agents, tous grades confondus. L'unité d'El Hamiz a envoyé 77 agents techniciens spécialisés dans les fouilles et munis d'une brigade cynophile, alors que durant les minutes qui ont suivi le crash, un plan Orsec a été déclenché par les autorités civiles et militaires », a-t-elle précisé. La disparition de l'avion a été signalée à 11h45, a-t-elle indiqué, avant que l'information du crash ne soit confirmée quelques minutes plus tard. L'unité de la Protection civile de Constantine a, à elle seule, réquisitionné tous les moyens dont elle disposait, comme l'a expliqué, hier, son commandant, Youcef Aliouche. « L'alerte fut donnée à 12h55. Nous avons eu confirmation qu'il s'agissait du crash d'un avion et la direction centrale nous a ordonné d'envoyer le maximum de matériel et d'hommes. Nous avons donc détaché 24 ambulances, un camion-mousse FPHC, un camion de transport modulaire, trois tentes équipées en matériel, deux véhicules de liaison, un véhicule d'éclairage, un commandant, un commandant-médecin chef, cinq médecins, sept lieutenants, 12 sergents et 122 agents », ajoute-t-on. L'intervention s'est effectuée en coordination avec les unités de l'ANP et de la Gendarmerie nationale qui étaient déjà sur place. L'acheminement des corps était délicate en raison du relief très accidenté et des conditions météo qui ont prévalu (neige et pluie). « Nous avons dû stationner les ambulances et les véhicules à quatre kilomètres du lieu du crash parce qu'il n'y avait pas de pistes pour accéder au lieu de la catastrophe. Nous avons transporté 62 corps par ambulance en plus du survivant, les 16 autres dépouilles ont été acheminées par hélicoptère à l'hôpital militaire Ali-Mendjeli », a ajouté la chargée de la communication à la Protection civile de la wilaya d'Oum El Bouaghi. L'opération de recherches a duré jusqu'à 5h du matin.