Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a appelé, hier, à la mobilisation du peuple et des partis contre la fraude et les dépassements « par des actions concrètes sur le terrain ». Moussa Touati, candidat à l'élection présidentielle, a présenté le programme de la campagne électorale de son parti, dans un point de presse animé à Alger. A cette occasion, il a critiqué les députés qui ont, à l'occasion de l'ouverture de la session de printemps du Parlement, affiché publiquement leur soutien à un quatrième mandat. « C'est une preuve de l'implication des institutions de l'Etat. Des députés désignés par la fraude soutiennent automatiquement la fraude », a-t-il commenté. Le conférencier s'est interrogé également sur l'affaire de la collecte d'un million de signatures en 5 jours par un seul parti, sans le citer. Et même si le président du FNA maintient sa participation à l'élection présidentielle, en revanche, il appelle les citoyens à des sit-in devant les bureaux de vote le jour du scrutin pour dénoncer pacifiquement les dépassements. « Les boycotteurs doivent expliquer qu'ils ne votent pas parce que les élections sont marquées par la fraude », a-t-il estimé. Cependant, il appelle les citoyens à accomplir leur devoir même par un vote blanc. M. Touati a rappelé que son parti ne soutient pas les boycotteurs mais il leur propose une réaction sur le terrain. « Si les partis politiques ont décidé de boycotter l'élection, je propose qu'ils appellent à une désobéissance civile pendant 12 heures, ce sera une preuve de leur force d'opposition », a-t-il soutenu. Interrogé sur sa participation pour la troisième fois aux élections malgré la fraude, le président du FNA réplique : « Je ne parle pas de fraude mais de dépassements et de dérives. Notre parti a décidé de se réunir le jour de l'annonce de la liste finale des candidats par le conseil constitutionnel pour demander des garanties pour un scrutin transparent ». A une question sur le retrait de certains candidats, à l'exemple de Mouloud Hamrouche et Ahmed Benbitour, le président du FNA s'est abstenu à tout commentaire. « C'est leur droit ». Pour le FFS, qui observe le silence, Moussa Touati estime que la nouvelle direction a une autre vision. Enfin, Moussa Touati dira qu'il n'a pas peur de Abdelaziz Bouteflika. « J'ai peur de la fraude. Notre combat est contre la fraude », a-t-il précisé.