Photo : Slimene S.A. Samedi, deuxième jour du week-end, il n'y a pas classe. Les élèves viennent tout juste de boucler la première semaine de cours après les grands congés d'été. Les écoliers, comme il fallait s'y attendre, accueillent diversement la rentrée scolaire. Entre les plus motivés, ceux qui débordent de joie en découvrant leurs nouvelles affaires scolaires, et les autres qui n'arrivent pas encore à se lasser des jeux et du farniente des vacances, il est des écoliers qui appréhendent le chemin de l'école. EL Hadi et ses amis fréquentent l'établissement primaire Melas, situé dans une zone rurale de la commune d'Attatba, wilaya de Tipasa. Ils vivent au sein d'un ancien domaine agricole portant le nom de Daoudi, mais plus connu sous l'appellation El Kherouba. En les rencontrant sur la CW 141, l'un des axes reliant Tipasa à la wilaya de Blida et donnant sur la RN 67, ils portent difficilement sur leurs dos des cageots remplis de poires. Ils viennent en effet de faire tout le chemin séparant leur douar et l'école Melas où ils prennent banc. A priori, et comble d'ambivalence, les bambins ont choisi cet endroit pour écouler leurs marchandises. Ce choix, comme l'explique l'un d'eux, n'est pas du tout fortuit. «Cette place à proximité de l'école a l'avantage d'avoir des accotements suffisamment larges, donc appropriée pour le stationnement des automobilistes empruntant cette route. Ce qui augmente le nombre de clients», explique-t-il. De fil en aiguille la discussion tourne autour de l'école. «Je suis en 4e année primaire, et sincèrement je suis très fatigué de parcourir quotidiennement deux fois le trajet entre mon douar et l'école», lâche El Hadi. Comme lui, les autres écoliers d'El Kherouba, souffrent du même problème. Tout de même, les collégiens et les lycéens de la localité qui poursuivent leur cursus à El Qendouri ou à Attatba- ville, le problème ne se pose pas avec une pareille acuité puisqu'ils bénéficient du transport scolaire. Cela dit, la surcharge dans le bus de ramassage scolaire est devenue d'une banalité «supportable». Pour revenir aux élèves de l'école Melas, il faut dire qu'ils se recrutent, en majorité, des douars écumant une partie de la plaine de la Mitidja frontalière de la wilaya de Blida. Parmi ceux-ci, le douar Sefrani anciennement appelé Rouxe. Il est distant d'au moins 2,5 km de l'école Melas. «Si pour les enfants du douar Daoudi, rejoindre l'école est une corvée qu'ils accomplissent quelles que soient les conditions climatiques, que dire alors des écoliers qui viennent depuis Sefrani, eux qui sont obligés de marcher une longue distance avant de rejoindre le CW», explique Meknassi un habitant d'un douar de la région. Le problème du transport scolaire touche également d'autres élèves résidant dans des localités implantées le long de la RN67. C'est le cas des Douars Belkhir et son village voisin. «J'enseigne au CEM Brahim El Aid de Ould Semane (El Qendouri). Faute de transport, mes élèves habitant les douars de la partie ouest de notre localité sont quotidiennement obligés de parcourir deux ou trois kilomètres pour rejoindre les bancs des classes. Lorsqu'ils arrivent, ils sont automatiquement épuisés. Fatalement, ils ne peuvent pas se concentrer sur les cours. C'est vous dire qu'on ne peut pas s'habituer à la contrainte des longs trajets parcourus à pied», confie-t-il. Selon un élu de l'APC de Attatba, pour résorber complètement le problème du manque de transport scolaire dans la commune d'Attatba, il faut que l'APC dispose, en plus de ceux qui sont déjà en service de deux autres bus scolaires. «Le manque de transport scolaire ne touche pas toutes les localités de la commune. Pour le moment, on couvre la majorité des lignes. Néanmoins, on souhaite qu'il y ait une desserte du douar Ben Nessah jusqu'à Attatba pour les élèves du CEM et les lycéens, ainsi qu'une autre couvrant les petites localités de Haloula et El Qendouri. Avec ces deux bus, le problème sera réglé définitivement», souhaite l'élu en question. Qu'en est-il des écoliers d'El Kherouba, Sefrani et autres? Pour un parent d'élèves de l'école Melas, la solution idoine est d'élargir la carte pédagogique en érigeant un établissement d'enseignement primaire dans un endroit stratégique capable d'atténuer un tant soit peu les contraintes du trajet.