Photo : M. Hacène Par Samira Imadalou Cela fait exactement une année que le week-end semi-universel est entré en vigueur en Algérie. Après avoir adopté le jeudi et le vendredi comme jours de repos hebdomadaire pendant trente-trois ans, c'est-à-dire depuis 1976, l'Algérie a opté pour un réaménagement des jours de repos. Coupant la poire en deux, préservant la sacralité de la journée de vendredi et répondant à la demande du patronat, les pouvoirs publics ont fini par choisir le vendredi-samedi comme nouveau week-end. Annoncée le 22 juillet 2009 à l'issue de la réunion du conseil des ministres, la décision est entrée en application trois semaines plus tard, juste avant l'arrivée de Ramadhan 2009. Au début de son application, cette mesure avait pour rappel engendré un chamboulement dans les habitudes des Algériens qui avaient du mal à s'adapter à ce changement. Mais, progressivement, l'accoutumance s'est installée. Aujourd'hui, une année après l'entrée en vigueur du week-end semi-universel, les difficultés d'adaptation ne sont que de vagues souvenirs même si la cacophonie et la confusion ont été pendant un certain temps maîtres à bord dans certains secteurs à l'image de l'éducation et de l'enseignement supérieur. En effet, dans de nombreux établissements scolaires, la bataille entre le maintien du samedi comme jour de travail ou non a régné pendant longtemps. Jusqu'à la fin de l'année scolaire 2009-2010, des écoles ont continué à travailler à ce rythme. Dans la santé, c'est la même situation. Si dans les structures sanitaires publiques, les choses étaient claires dès le début, chez le privé, la situation s'est présentée autrement. Chacun a essayé d'adapter le changement à ses intérêts laissant ceux des malades de côté. Au niveau des bureaux de poste et des APC, les orientations étaient claires dès le début. La réglementation fixant le repos hebdomadaire des agents des administrations publiques pour le passage au week-end semi-universel ne s'est pas fait ressentir. Dans les secteurs économiques où les modifications ont commencé bien avant l'adoption du nouveau week-end, place à la flexibilité. Et ce d'autant que la décision du Conseil des ministres a donné la chance aux opérateurs économiques d'organiser le repos hebdomadaire au niveau du travail posté selon le plan de production de chaque entreprise Mais, surtout cette mesure est venue répondre à une doléance pressante des opérateurs économiques qui ont toujours demandé ce changement vu les pertes qu'ils enregistraient régulièrement en raison de l'inadaptation du week-end algérien au week-end des pays avec lesquels notre pays entretient des relations et des échanges économiques que ce soit les pays de la zone euro, ceux de la zone arabe ou ceux des autres régions du monde. Certains experts ont évalué à titre indicatif ces pertes (trois jours par semaine) à environ 800 millions de dollars annuellement puisqu'aux jeudis et vendredis, nos ports étaient dans l'obligation de réduire leur activité les samedis et jeudis alors que pour les banques, il n'y a pas eu de changements. Toutefois, les relations avec leurs clients notamment les entreprises se sont améliorées. Bon nombre de chefs d'entreprise soulignent ce point positif. Ce nouveau week-end est venu mettre fin à un décalage qui a longtemps pénalisé leurs affaires et leurs relations avec les banques et les ports bien qu'elles sont nombreuses les entités économiques privées algériennes et étrangères à avoir opté pour ce changement avant la décision du conseil des ministres. C'est le cas à titre illustratif d'ArcelorMittal Annaba, de la Nouvelle conserverie algérienne (NCA), Siemens et les opérateurs de téléphonie mobile, Djezzy et Nedjma.Globament, l'impact social et économique du week-end semi-universel reste mitigé. Entre la satisfaction des opérateurs économiques et les perturbations qu'ont connues d'autres secteurs, de l'ordre est encore à mettre dans ce changement.