Une journée ayant pour thème « femme : passé et avenir » a été organisée, hier, par l'UNFA et l'ambassade d'Autriche à Alger, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Cette rencontre, qui a regroupé des députées, des sénatrices, des moudjahidate et des militantes de cette organisation, se voulait une halte pour faire le bilan des réalisations et du combat des femmes pour une meilleure intégration dans la société et le monde du travail. L'ambassadrice d'Autriche, Aloisia Worgetter, a fait part de sa joie de célébrer le 8 mars au sein même de l'ambassade. « C'est un honneur pour l'Autriche de célébrer conjointement cet événement et de raffermir les liens d'amitié et de solidarité entre les deux pays », dira-t-elle, précisant que « la création incarne la réussite de la femme, de son combat sur les plans politique, économique et social ». Pour la secrétaire générale de l'UNFA, Nouria Hafsi, la femme algérienne a réalisé une grande avancée, notamment en matière de représentativité au sein des deux Chambres parlementaires qui est passée de 7% à 33%. Cet acquis est, selon elle, la consécration de la volonté politique. Ce rendez-vous a été également l'occasion pour parler du combat des femmes durant la guerre de Libération nationale. Le témoignage émouvant de Belguenbour Khadidja, dite Farida, une militante du Nord-Constantinois, a fortement ému l'assistance qui a applaudi le courage de cette femme montée au maquis très jeune. « A 9 ans, j'ai vu la mort. En janvier 1956, je n'avais plus de famille, notre maison a été bombardée, et à 14 ans, je suis devenue agent de liaison puis recrutée au sein du FLN-ALN. J'ai suivi une formation d'aide-soignante qui m'a permis de porter secours et assistance aux moudjahidine », a-t-elle raconté. Maroc Baya, elle aussi, a, à 14 ans, milité à Hadjout comme agent de liaison puis moussabila. Elle a vanté les mérites de la femme rurale qui a participé pleinement au combat libérateur. « Je veux dire aux instances concernées pourquoi on parle toujours des mêmes personnes. Il y a des moudjahidate qui sont mortes dans l'anonymat. » Nedjla Mohamed-Lamine, militante de la cause sahraouie, a mis en exergue les sacrifices de la femme et les sévices qu'elle subit dans les camps occupés, évoquant le cas de Aminatou Haider et d'autres. « Nous militons pour la liberté et nos droits », a-t-elle dit en substance. L'experte autrichienne dans le droit nucléaire, Odette Jankowitsch a préféré, elle, parler d'analyse plutôt que de comparaison. « Ce qui compte, dira-t-elle, c'est la femme dans l'histoire du pays et voir ce qui se passe derrière les chiffres, regarder le changement. En Europe, le marché du travail est flexible, le problème, c'est le risque, c'est le travail à temps partiel et à durée déterminée », dira-t-elle.