Cinquante-deux habitations et commerces ont été saccagés et pillés avant d'être incendiés, jeudi et vendredi derniers, à travers différents quartiers de Ghardaïa dans de nouvelles échauffourées entre groupes de jeunes, a-t-on constaté. Ces échauffourées ont également fait une soixantaine de blessés, selon une source hospitalière. Ces violents affrontements ont éclaté dans la soirée de mercredi et se poursuivaient vendredi (hier) entre des groupes de jeunes, dans les quartiers de Theniet El Makhzen, Baba Saâd, El Aïn, la place du marché (souk de Ghardaïa) et la place Andalous. Depuis jeudi, les quartiers de Theniet El Makhzen, Hadj Messaoud et Melika sont le théâtre de jets de pierres, de cocktails Molotov et autres projectiles, avant que ces heurts ne s'étendent à d'autres quartiers, notamment le centre-ville où des scènes de vandalisme et de pillage ont été observées, ici et là. « Ces événements ont été d'une violence rare, et Ghardaïa vit une tension visible », a déclaré un habitant de Theniet, ajoutant que le pavé des trottoirs et autres carrelages ont été défoncés pour être utilisés comme projectiles. Les incendies enregistrés (magasins et habitations) dans les quartiers de Theniet El Makhzen, Baba Saâd, Melika-bas et El Aïn n'ont pas pu être éteints « entièrement », compte tenu des difficultés d'accès dans ces zones trop exiguës. Les sapeurs-pompiers de Ghardaïa, appuyés par les agents des unités limitrophes, s'attellent pour venir à bout des feux criminels allumés par des jeunes encagoulés, qui s'attaquent aux magasins, les pillent avant de les vandaliser et de les incendier. Un important dispositif des forces antiémeute de la police, appuyées par des unités d'intervention de la Gendarmerie nationale, a été redéployé dans les différents quartiers « chauds » de la ville pour faire cesser les heurts et ramener le calme et la quiétude dans la région. Ces dernières ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les antagonistes, avant que ces derniers ne se heurtent aux forces antiémeute, a-t-on constaté. Selon une source hospitalière, soixante et un blessés par jets de pierres et autres objets et projectiles ont reçu des soins aux urgences de l'hôpital de Ghardaïa et à la clinique privée Oasis, dont huit dans un état jugé « très grave » ont été hospitalisés. Parmi ces blessés graves figurent quatre personnes brûlées et défigurées par du vitriol et autres produits acides. Tous les magasins et autres commerces ont baissé leurs rideaux de peur d'agression et d'actes de vandalisme et de pillage. Fin décembre dernier, des affrontements avaient déjà secoué la ville de Ghardaïa, avant de connaître une période d'accalmie. Certains quartiers de la ville ont connu, durant les mois de janvier et février derniers, des échauffourées et heurts sporadiques entre des groupes de jeunes.