« La police, dyalna, dyalna » (la police est nôtre) ont scandé les membres du mouvement « Barakat », lors d'un rassemblement organisé, hier, devant la Fac centrale. Aucune interpellation, ni incident n'ont été enregistrés parmi la dizaine de manifestants, a-t-on constaté sur place. Les policiers se sont contentés d'établir un cordon humain autour des manifestants. Détails : absence de camions anti-émeute. Les protestataires, en majorité des journalistes, des photographes de presse, des directeurs de chaînes de télévision privées, des enseignants à l'université de Bouzaréah, se sont dispersés vers 11h45 dans le calme après avoir scandé leur refus d'un 4e mandat. La présence d'Anne-Marie Steiner, une militante de la cause de la révolution algérienne, a suscité la curiosité des présents. Elle portait un bouquet de fleurs rouges et s'est abstenue de toute déclaration. « One, Two Three, où va l'Algérie », « On a marre de ce pouvoir » et « 50 ans Barakat », ont crié les manifestants durant plus d'une demi-heure. Le dispositif sécuritaire mis en place consistait en un cordon composé d'agents de police dont des policières. Un des leaders du mouvement « Barakat », Mustapha Benfodil précise que le DGSN, le général-major Hamel, a laissé entendre, lors d'une conférence de presse tenue récemment que la gestion des rassemblements et manifestations sera actualisée et revue. « Je pense que le DGSN a compris qu'il s'agit d'intellectuels qui viennent exprimer leur positions. Nous sommes patriotes, nous refusons toute ingérence étrangère. Notre mouvement est purement pacifique et citoyen », souligne le journaliste, en précisant que le mouvement ne fera jamais appel à une instance étrangère ou autres. « Nous travaillons entre Algériens, entre frères et sœurs pour un seul objectif », rappelle-t-il. De même pour un autre fondateur du mouvement « Barakat », Hafnaoui Ghoul, qui a dénoncé les tentatives de récupération de ce mouvement par des partis politiques. « Barakat est un mouvement autonome et indépendant, ouvert à tous les citoyens qui partagent nos positions », tient-il à préciser tout en affirmant le rejet de toute invitation d'ambassades.