Mohamed Medjber, les cheveux poivre-sel, la bonne humeur constante, il est connu à Tizi Ouzou comme un loup blanc. «Moh 42 », pour les intimes. Il est celui qui a marqué les annales de l'athlétisme algérien. D'ailleurs, tout un chacun reconnaît qu'il est l'un des meilleurs marathoniens de son temps. A 57 ans, il est toujours au «top» de sa forme physique. La semaine passée, il a participé au championnat national de marathon. Son objectif et son souhait pour les prochaines années seraient de participer aux marathons de Paris et Marrakech. C'est dire que l'âge n'est pas un obstacle pour son ambition. Pour la petite histoire, «Moh 42», natif de Tigzirt sur Mer, tient sa vocation, comme héritage, de son père ancien boxeur au Mouloudia d'Alger dans les années 50. Débutant une carrière sportive en 1974 avec l'équipe de football de la Sonaric (actuelle Eniem), il a vite été «repéré» par un entraîneur allemand résidant en Algérie. «En tant que spécialiste, il m'a conseillé de me convertir à l'athlétisme. Il avait remarqué que j'avais une condition physique qui me permettait d'accéder à ce monde», nous a-t-il déclaré. En 1978, Mohamed Medjber obtînt sa première licence d'athlétisme avec l'équipe de la JS Kabylie. «J'ai fait mon baptême du feu en 1979 avec une compétition de cross-country à Dély Ibrahim. C'était une compétition continentale», enchaîna-t-il. De là, une carrière aussi riche que florissante débuta pour lui. Il est présent dans la majorité des rendez-vous nationaux et internationaux. Et avec son talent qui n'a d'égal que sa passion pour ce sport, «Moh 42» enchaîna les succès. Il remporta plusieurs sacres, dont les super-marathons des dunes du Sud algérien (Tamanrasset, Timimoun et Djanet), le marathon international de Comar (Tunisie) et celui du Portugal. Il reste que le titre qui l'a le plus marqué durant sa longue carrière, n'est autre que celui remporté à Vivichita, en France. «Ce sacre, je le garderai toujours en mémoire. J'ai devancé des athlètes de haut niveau», dira-t-il avec un brin de fierté. Athlète jusqu'au fond de l'âme, Mohamed Medjber se fait un point d'honneur de continuer à transmettre cette discipline à la nouvelle génération. Il est actuellement président de la section d'athlétisme de l'Athlétic Club de Tizi Ouzou (ACT) et se plaît à confier : «Il est de mon devoir de léguer mon expérience aux jeunes».