Les vertus médicinales du poivre ont été reconnues très tôt. Les médecins grecs le préconisaient contre les refroidissements et pour stimuler l'appétit. Au Moyen-âge, le médecin arabe bien connu, Massaway, (le Mesue des Latins) écrit que l'huile de poivre soigne les refroidissements des nerfs, comme les paralysies, les spasmes, les tremblements, l'épilepsie, les sciatiques, les rhumatismes, etc. Il la préconisait aussi pour les affections de l'utérus, des intestins, de la vessie et des reins. Il explique que l'huile de poivre doit ses qualités à ses propriétés réchauffantes. Le poivre, dit-il, ouvre les obstructions et brise les calculs. La fameuse école de Salerne, en Italie, qui a répandu les ouvrages de médecine arabe et a marqué le passage à une médecine scientifique, a repris les indications de Massaway. L'école préconisait également le poivre noir comme dissolvant actif pour évacuer le flegme et favoriser la digestion. Le poivre est encore conseillé pour faire baisser la fièvre. Les médecins conseillaient de le mélanger à toutes les sauces pour soigner la fièvre quarte. Enfin, le poivre blanc a pour effet de calmer la toux. Un usage du poivre qui s'est maintenu, jusque de nos jours, dans les milieux populaires : c'est un puissant remède contre la rage de dents. La recette la plus connue consiste à broyer trois feuilles de sauge avec trois grains de sel et trois de poivre noir, à enfermer le tout dans un linge et à appliquer sur la dent malade. On peut aussi n'utiliser, de la même façon, que du sel et du poivre.