Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a choisi la Journée de la terre palestinienne pour semer plus de doutes sur le processus de paix et mettre la pression sur la partie palestinienne. Il a affirmé, hier, que le sort du processus de paix pourrait être scellé dans les prochains jours. « Ou bien le problème sera réglé ou bien le processus explosera », a-t-il précisé. « Quoi qu'il arrive, il n'y aura aucun accord tant qu'Israël ne saura pas clairement ce qu'il gagnera en échange. Et si accord il y a, il sera soumis au vote du cabinet pour approbation », a ajouté M. Netanyahu. Côté palestinien, un responsable du comité central du Fatah, Mohammed Shtayeh, a déclaré que la suite à donner à ces pourparlers sera décidée aujourd'hui lors d'une réunion des dirigeants palestiniens. « Je crois qu'Abu Mazen (le président Mahmoud Abbas) a donné aux Israéliens jusqu'à demain pour répondre. Le cas échéant, les Palestiniens prendront les décisions qui s'imposent quant à la poursuite des négociations », a-t-il dit, hier, à la radio officielle, Voix de la Palestine. « Israël essaie désormais de nous faire payer le prix de la libération de ce quatrième groupe de prisonniers, en exerçant le plus grand chantage possible. Mais nous ne céderons pas à ce genre d'extorsion », a expliqué M. Shtayeh. Le président Abbas a affirmé, à plusieurs reprises, qu'il refusait toute discussion sur une éventuelle prolongation des pourparlers au-delà de fin avril tant que le dernier contingent de 26 prisonniers d'avant les accords d'Oslo n'aura pas été relâché. Au milieu de ce bras de fer autour du processus de paix, la Journée de la terre a été célébrée dans la répression. Six Palestiniens ont été arrêtés et plusieurs autres blessés lors d'une marche pacifique organisée samedi dernier à A-Qods occupée pour rendre hommage aux compatriotes tués le 30 mars 1976 lors de manifestations pacifiques pour dénoncer un plan sioniste visant l'expropriation de leurs terres. Au niveau officiel, le Mouvement Fatah, au pouvoir en Cisjordanie, a rappelé que cette journée « demeure l'un des traits qui caractérisent la lutte du peuple palestinien contre le projet colonial ». Le Front démocratique pour la libération de la Palestine a appelé la communauté internationale à boycotter la politique du gouvernement israélien et à adopter des positions plus fermes. Conscients de la gravité de la situation, les chefs de mission diplomatique de l'Union européenne, en poste à Al-Qods occupée, ont dénoncé dans leur rapport annuel, l'« accélération sans précédent » de la colonisation depuis la reprise du processus de paix israélo-palestinien, fin juillet dernier ». Le rapport, dévoilé samedi dernier par l'association France Palestine solidarité, souligne, qu'entre août 2013 et janvier 2014, les autorités israéliennes ont donné leur feu vert à la construction d'autant de logements dans la ville sainte qu'au cours des quatre années précédentes.