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Tel-Aviv tergiverse pour poursuivre sa politique de colonisation génocidaire Campagne de dénigrement israélienne pour écarter Mahmoud Abbas du processus de paix au Proche-Orient
Une semaine seulement après la scandaleuse sortie du chef de la diplomatie israélienne, l'ultra nationaliste Avigdor Lieberman, qui a mis en doute la représentativité de Mahmoud Abbas, c'est au tour de l'ancien chef du Mossad, Efraim Halevy, de s'en prendre au président de l'Autorité palestinienne (AP). Dans une interview qu'il a accordée à la radio militaire, l'ancien responsable des services israéliens d'espionnage a déclaré que l'«Autorité palestinienne est sans utilité et ce ne sont rien que des élèves d'Israël et des États-Unis. Dès que les États-Unis et Israël cesseront de financer l'Autorité palestinienne, celle-ci disparaîtra. Abbas et son AP devraient comprendre cela et savoir être modestes dans leurs menaces contre Israël». Pis, Halevy a estimé que «Abbas ne sert à rien et il est temps de le virer», comme si le résident de l'AP n'était qu'un simple administrateur d'un territoire relevant de l'Etat sioniste. Sur un ton haineux et guerrier, M. Halevy a ajouté qu'«Israël doit trouver des alternatives». Et la seule alternative qui semble répondre aux desseins de l'Etat hébreu, c'est la violence des mots et des bombes larguées sur un territoire palestinien en ruine. Depuis quelques semaines, en effet, l'escalade de la violence israélienne sur la bande de Ghaza, en Cisjordanie et à El Qods occupées, est accompagnée d'une virulente campagne médiatique à Tel-Aviv. Si le Hamas est considéré depuis fort longtemps comme une organisation terroriste qu'il faut «exterminer», l'Autorité palestinienne et son président, le chef du Fatah, Mahmoud Abbas, sont devenus la cible privilégiée des hauts responsables sionistes. «Notre partenaire palestinien Abou Mazen [surnom d'Abbas] est problématique. Représente-t-il tout le peuple palestinien ? Il est clair qu'il ne représente pas [la bande de] Ghaza, et que sa légitimité en Cisjordanie est mise en doute», a déclaré M. Lieberman dans une interview à la radio publique israélienne. «Signer un accord avec Abou Mazen reviendrait à signer avec le chef du Fatah», a-t-il ajouté. Coloniser, exterminer puis négocier À l'origine de ce changement d'attitude vis-à-vis de Mahmoud Abbas, le problème d'extension de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Le président palestinien conditionne toute relance des pourparlers autour du processus de paix au Proche-Orient par le gel total des constructions israéliennes. Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu refuse de s'y soumettre et a autorisé le lancement de plusieurs nouveaux projets immobiliers en Cisjordanie et à El Qods occupées. Les Etats-Unis de Barack Obama, incapables de prendre une décision ferme à ce sujet, préfèrent plutôt exercer leur pression sur une Autorité palestinienne dont la survie dépend de l'aide internationale. La secrétaire d'Etat de la Maison-Blanche, Hilary Clinton, qui a demandé aux Palestiniens de reprendre les négociations avec Israël sans aucune condition, a réconforté les Israéliens dans leur aveuglement. Elle les a même encouragés à détruire des dizaines de maisons palestiniennes dans le nord de la ville de Naplouse et à Jénine. Une action militaire fermement dénoncée par l'AP et de nombreuses ONG présentes sur place pour commémorer le premier anniversaire du massacre de 1 400 Palestiniens de la bande de Ghaza. Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à jouer un jeu politique trouble à l'égard de la Palestine. Le voisin égyptien participe à sa manière à la politique d'extermination de presque deux millions de Palestiniens, pris en otages depuis 2007 dans la bande de Ghaza. D'une part, Le Caire joue le médiateur entre le Fatah et le Hamas pour les réconcilier, de l'autre, il participe au blocus exercé sur Ghaza en construisant, lui aussi, un mur d'acier de vingt mètres de profondeur pour empêcher la construction de la contrebande palestinienne. La décision de Moubarak de fermer le dernier accès qui permet aux Palestiniens de survivre a été applaudie par l'élite religieuse d'El Azhar. D'un autre point de vue, Benjamin Netanyahu fait de la libération du soldat israélien, Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis deux ans, une priorité nationale. Israël et le Hamas négocient depuis des mois l'échange de 450 prisonniers palestiniens contre la libération de Gilad Shalit. Parmi les centaines de détenus politiques palestiniens figure Marouane Barghouthi, le leader Tanzim (branche du Fatah), condamné par Israël à la prison à perpétuité. Israël, qui cherche un négociateur palestinien plus docile que Mahmoud Abbas (dont le mandat de président a expiré depuis plusieurs mois), a accepté de libérer M. Barghouthi mais à condition qu'il s'exile, ce que lui-même et le Hamas ont catégoriquement refusé. Marouane Barghouthi est considéré comme l'homme qui peut fédérer les Palestiniens autour de lui et constituer une force politique capable de mener les négociations de paix avec Israël. Dans un autre sens, l'establishment israélien veut éliminer cet obstacle qui gêne sa politique de colonisation avant de relancer un processus de paix, à l'agonie depuis sa guerre d'agression contre Ghaza. Cette tâche n'est pas de tout repos pour Netanyahu et son chef de guerre Ehud Barack qui alternent discours politique appelant à la reprise des négociations et annonce de l'autorisation de nouvelles colonies dans les terres palestiniennes. La voix des pays arabes est, quant à elle, incapable de porter plus loin que le bruit destructeur des mitrailleuses de l'armée israélienne. L. M.