Le mouvement Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées) a plaidé, hier, à Alger, pour un changement « profond » de la gouvernance publique et du fonctionnement des institutions pour garantir la stabilité du pays et l'engager dans un projet de développement. « L'Algérie est à la croisée des chemins. Le moment est venu de s'atteler à un changement profond de la gouvernance publique et du fonctionnement des institutions », a indiqué au cours d'un point de presse le porte-parole de Nabni, Abdelkrim Boudraâ. Pour lui, « la mauvaise gouvernance, corollaire de l'affaiblissement des institutions » est à l'origine « des échecs passés et de la fracture qui s'est installée entre l'Etat et la société », ajoutant que l'une « des failles du système en place » est de dépendre de la rente. « Ce sont les mêmes causes qui sont à l'origine de la mauvaise gestion de nos ressources et de l'échec patent à sortir de l'économie de la rente. L'absence de réformes sérieuses de la gouvernance hypothèque aujourd'hui l'avenir du pays », a-t-il estimé. Selon M. Boudraâ, l'Algérie doit faire des « ruptures fondamentales », notamment se détacher de la rente afin de rompre avec les « dérives » induites par cette richesse « éphémère », être « redevable » envers la société pour que l'Etat rende compte de ses actions aux citoyens et s'ouvrir au changement pour lancer un Etat moderne, qui ne soit pas « figé » dans des schémas « dépassés ». Le porte-parole de Nabni préconise également l'amorce d'un Etat « inclusif » dans son fonctionnement, qui écoute et implique ses citoyens, la « transparence » dans ses actions afin que cesse « l'opacité » qui entoure l'Etat et la chose publique et la mise en place d'une stratégie « ambitieuse et volontariste ». Pour M. Boudraâ, les moyens financiers dont l'Etat a disposé ces dernières années, grâce aux recettes des hydrocarbures, allaient probablement se réduire « drastiquement », soulignant que « préparer l'Algérie à cette inévitable échéance requiert un changement de voie, qui est garant de la stabilité ». « Garantir la stabilité du pays exige de changer de cap rapidement. Perpétuer l'immobilisme et la voie actuelle l'expose au risque de difficultés majeures et aux dangers de l'instabilité », a-t-il soutenu. « Nous avons une fenêtre d'opportunités pour faire les réformes nécessaires et d'aller vers un développement concret du pays », a-t-il souligné.