Mission accomplie pour la direction de campagne de la candidate du Parti des travailleurs à l'élection présidentielle. La campagne électorale qu'elle a menée fut une réussite totale. « Nous avons gagné le pari », a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse, la SG du PT, Louisa Hanoune. Argument : une campagne menée dans le strict respect des règles du jeu, sans infraction ni insultes et loin de toute atteinte à la vie privée des personnes. La candidate persiste pour dire que sa campagne a été « politiquement » propre et « ambitieuse » en termes de perspectives à travers un programme audacieux visant l'instauration d'une deuxième République, le parachèvement du redressement économique, le redressement de la politique sociale, la rupture avec le système du parti unique. Louisa Hanoune a annoncé avoir animé 30 meetings, tandis que ses militants ont réalisé pas moins de 50.000 sorties publiques, de conférences débats. En outre, 3 millions d'exemplaires du programme de la candidate ont été distribués sans omettre « un affichage à la hauteur ». Cerise sur le gâteau : le parti, contrairement aux autres, n'a pas perdu une seule minute de ses temps de passage à la télévision et à la radio. « Nos militants ont abordé tous les aspects de notre programme avec des arguments inattaquables », lance Louisa Hanoune pour qui la réussite de sa campagne lui donne de l'ambition : « nous sommes prêts à gouverner », lâche-t-elle. Selon elle, si l'élection se passe dans la transparence, elle se retrouvera au deuxième tour. Elle en est convaincue. Elle soutient que son parti a pu casser les tabous, notamment en ce qui concerne l'officialisation de la langue amazigh. Aussi, « je crois avoir prouvé une nouvelle fois que les femmes ne sont pas inférieures aux hommes ». Enfin, elle affirme avoir briser « la bipolarité virtuelle » que certains milieux veulent imposer en réduisant la compétition électorale entre deux candidats à savoir le président sortant et l'ancien chef de gouvernement. Sur ses meetings animés à Bejaïa, Batna, Khenchela et Ouargla ponctués par des incidents, la dame de fer en minimise la portée, accusant certains articles de presse de vouloir amplifier les choses mais aussi les partisans du candidat Ali Benflis d'en être les planificateurs. Ainsi, pour son dernier meeting à Ouargla, Louisa Hanoune incrimine directement le porte-parole du comité national de défense des droits des chômeurs, Tahar Belabès, d'en être l'investigateur. Elle accuse son organisation d'être à la solde des grandes puissances et autres ONG qui veulent inculquer un esprit séparatiste chez la population locale, notamment les jeunes. Dans la foulée, la dirigeante du PT a indiqué que son parti n'a pas exagéré quand il a mis en garde contre toute forme d'intervention étrangère dans notre pays. « Nos craintes ont été confirmées et le temps nous a entièrement donné raison ». Pour Ghardaïa, Louisa Hanoune a justifié l'annulation de son meeting par ce qu'elle appelle « le vent de folie qui souffle sur la région ». La patronne du PT s'est exprimée, également, sur la lettre adressée par Ali Benouari à Manuel Barroso, Barack Obama et Ban Ki-moon et la réaction du président de la République sur les « dépassements » dont se seraient rendus coupables certains candidats, lors de l'audience qu'il a accordée, samedi dernier, au ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo. Pour la patronne du PT, « inutile d'en faire une comparaison. Il y a une montagne entre Ali Benouari et Bouteflika ». Et d'expliquer que le premier a eu le « culot » de solliciter une intervention étrangère alors que le président de la République n'a fait qu'établir un simple constat, même si « le cadre n'était pas approprié ».