Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, une nouvelle fois, appelé ceux qui sont en âge de voter parmi les Algériens à se rendre massivement aux urnes demain, pour élire le président de la République. Par ce geste, les électeurs consacrent la souveraineté nationale « recouvrée au prix d'un lourd tribut ». « J'appelle toutes les citoyennes et tous les citoyens à participer à l'élection présidentielle et à exprimer leur choix en consécration de la souveraineté de leur peuple recouvrée au prix d'un lourd tribut », a affirmé le président de la République dans un message adressé au peuple algérien à l'occasion de Yaoum El Ilm (journée du savoir), célébrée le 16 avril. Plus qu'un devoir civique, le vote, pour le Président, prend la proportion de l'exercice d'un acte de souveraineté. Le lien est établi avec l'histoire du pays, son combat pour l'indépendance nationale notamment, pour valoriser le fait de se rendre aux urnes. L'acte procède, affirme Bouteflika, d'une inspiration patriotique. « Toutes les Algériennes et tous les Algériens doivent prendre exemple sur nos valeureux martyrs et préserver ce cher pays qu'ils nous ont légué, en gardant toujours à l'esprit que nous n'avons pas d'autre pays que l'Algérie », a-t-il écrit. La dimension civique est invoquée ensuite à l'échelle de la conscience individuelle pour se positionner par rapport à l'intérêt général et au sort de la nation. Pour ce qu'il raffermit le lien d'appartenance commune à un même pays. « Le vote est aussi un devoir qui engage la conscience de l'individu à l'égard de l'intérêt général et du devenir de la nation. Il évite la rupture des liens d'appartenance à la patrie », écrit le chef de l'Etat. Dans son plaidoyer pour le vote, le président de la République considère aussi le vote comme l'exercice d'un attribut de citoyenneté. Dès lors que l'élection ouvre des perspectives en légitimant les hommes et les femmes devant servir la collectivité. A contrario, l'abstention, « sans motifs valables », est aux antipodes de ce qui vient d'être énoncé. Autrement dit, elle procède d'une intention de se maintenir en marge de la marche. Comprendre que les appels au boycott ou à l'abstention formulés dans le sillage du scrutin de demain ne sont pas justifiés. « L'abstention, qu'elle procède d'une indifférence ou d'une attitude immotivée, dénote une propension délibérée à vouloir demeurer en marge de la nation », a-t-il dit encore. La dimension politique prend tout son sens, enfin, quand le lien est établi avec le souci de promouvoir la démocratie, au cœur de laquelle l'acte de voter occupe une place prééminente. L'importance de la participation participe, de ce point de vue, de la capacité de la « famille, l'école, les associations et les partis politiques » à mobiliser les citoyens pour « s'investir dans la vie civique ». Et à contribuer à fonder un système démocratique sur des « bases saines ». C'est l'ampleur de la participation, laisse entendre le chef de l'Etat, qui détermine le degré d'adhésion de la population au challenge de la construction de l'idéal démocratique. D'où l'appel insistant, partagé par le reste des candidats, pour un vote massif.