Christopher Ross, l'envoyé spécial des Nations unies sera-t-il entendu ? Le Maroc et le Front Polisario reprendront, lundi prochain, leurs pourparlers sur l'avenir du Sahara Occidental, selon Miguel Angel Moratinos, le ministre des Affaires étrangères espagnol. Christopher Ross, l'envoyé spécial des Nations unies, qui attend une réponse du Conseil de sécurité à sa demande d'un soutien franc à sa démarche et une réaction des amis du Sahara Occidental à sa lettre où il dénonçait le manque de sérieux des autorités marocaines dans les négociations, sera-t-il entendu avant que l'explosive situation actuelle dans les territoires occupés ne devienne ingérable ? Dernière répression en date ? Elle a eu lieu mercredi dernier à l'aéroport d'El Ayoun qui est depuis juin dernier sous «haute surveillance de plus de deux cents policiers marocains». 25 militants sahraouis, dont le militant des droits humains, Mohamed Mayara et l'activiste Sultana Khaya, un Uruguayen (José Morales) et plusieurs Espagnols dont Carmelo Ramirez, conseiller municipal à Las Palmas de Gran Canaria, Mme Maity, membre du Parti de la gauche unie de la région de Cantabrie, l'acteur Willy Toledo, ont été «violentés sauvagement par des policiers qui étaient en attente à l'aéroport». Le tort de ces Sahraouis ? Ils avaient participé à une conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance, cas du Sahara Occidental, organisée la semaine dernière à Alger. Selon SPS, l'agence de presse sahraouie, des militants des droits de l'Homme qui ont voulu servir de bouclier humain à leurs camarades qui revenaient d'Alger ont été blessés aussi. Un autre défenseur sahraoui des droits humains et ancien prisonnier politique, El Mami Amar Salem, a été arrêté par la police marocaine. Celle-ci a assiégé aussi le domicile du défenseur sahraoui des droits de l'homme, Sidi Mohamed Daddach. Comme il l'a fait en juillet dernier, le président Mohamed Abdelaziz a appelé Ban Ki-moon le Secrétaire général de l'ONU pour lui demander de doter la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental «de prérogatives pour assurer la protection des droits de l'Homme» dans la dernière colonie d'Afrique. «Les autorités d'occupation marocaines persistent dans leurs pratiques de répression et de violations massives des droits de l'homme, et continuent de plus belle les menaces et autres intimidations affirmées dans le discours du roi du Maroc le 6 novembre 2009, caractérisé par le chauvinisme et l'hostilité», écrit-il dans sa lettre.