« Les Palestiniens ont informé Indyk (médiateur américain) que si l'intransigeance israélienne continuait, ils ont plusieurs options », a lancé, dimanche, un haut responsable palestinien en faisant référence à la rencontre de vendredi entre l'envoyé spécial américain et les négociateurs palestiniens. Parmi ces options : rendre les clés de l'Autorité aux Nations unies afin qu'elles prennent en charge le peuple palestinien et l'Etat de Palestine, qui est sous occupation, ou bien qu'Israël assume à nouveau l'entière responsabilité de son occupation. Une importante réunion du conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), instance dirigeante, est prévue le week-end prochain à Ramallah pour débattre de l'avenir du processus de paix et des diverses options sur la table en cas d'échec de l'initiative du Secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Les Etats-Unis tentent d'arracher un accord qui permettrait de prolonger les pourparlers, entamés fin juillet, au-delà de la date butoir du 29 avril. Même si le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est récemment déclaré disposé à prolonger les pourparlers jusqu'à la fin de l'année, comme le réclament Israël et les Etats-Unis, il a toutefois, exigé que le gouvernement israélien relâche, comme il s'y était engagé, le dernier groupe de détenus incarcérés avant 1993, qu'il gèle la colonisation et qu'il accepte de consacrer les trois premiers mois des nouvelles négociations « à une discussion sérieuse sur les frontières ». Aucune réponse n'est parvenue de la partie israélienne accusée, y compris par les Américains, d'entraver les pourparlers de paix. Parallèlement aux efforts de paix, l'OLP s'efforce de ressusciter la réconciliation nationale. Une délégation s'est rendue, hier, dans la bande de Ghaza pour discuter avec les dirigeants du mouvement islamiste Hamas des moyens de résoudre les différends qui les opposent. Elle est composée d'Azam al-Ahmed, du mouvement Fatah, la plus importante composante de l'OLP, de Mustapha al-Barghouti, secrétaire général de l'organisation politique al Mubadara, et de Jamil Shahada, secrétaire général du Front arabe palestinien. Un haut responsable du mouvement islamiste palestinien exilé au Caire, Moussa Abou Marzouq, est rentré, hier, pour participer aux discussions. La division entre les deux formations remonte à juin 2007. Des affrontements ont éclaté entre le Fatah et le Hamas vainqueur aux législatives de 2006. Depuis, le mouvement islamiste gouverne la bande de Ghaza et le Fatah contrôle les zones autonomes Après plusieurs tentatives de rapprochement, les deux mouvements ont signé deux accords, l'un au Caire en 2011, l'autre à Doha en 2012, prévoyant la formation d'un gouvernement uni et indépendant, sous la présidence de Mahmoud Abbas ainsi que la préparation d'élections présidentielle et législatives.