Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, signeront mercredi au Caire l'accord de réconciliation interpalestinien, a annoncé hier le Fatah. «La signature de l´accord aura lieu le 4 mai quand Abbas et Mechaal ainsi que toutes les factions palestiniennes se rencontreront au siège de la Ligue arabe au Caire», a déclaré un haut responsable du mouvement Fatah, Azzam al-Ahmad, chargé des négociations sur la réconciliation. Outre les deux principaux mouvements, des factions palestiniennes comme le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (Fplp, gauche), le Front démocratique de libération de la Palestine (Fdlp, gauche) et le Parti du peuple palestinien (ex-communiste) sont invitées à parapher le document du Caire. Ce sera la première rencontre en face à face pour Mahmoud Abbas, qui est aussi le leader du Fatah, et Khaled Mechaal, le chef du Hamas installé à Damas, depuis que le mouvement islamiste a pris le contrôle de la bande de Ghaza en juin 2007. Après plus d´un an et demi de discussions infructueuses, Hamas et Fatah se sont mis d´accord mercredi au Caire pour former un gouvernement composé de personnalités indépendantes, en vue d´élections présidentielle et législatives simultanées d´ici un an. L´accord de réconciliation, applaudi par les Palestiniens, a été vivement critiqué par les dirigeants israéliens. Le Hamas, qui ne reconnaît pas le droit à l´existence de l´Etat hébreu, est considéré par Israël, les Etats-Unis et l´Union européenne comme une organisation «terroriste». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé le rapprochement interpalestinien, sommant M.Abbas de «choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas». «Le Hamas s´efforce de détruire l´Etat d´Israël et le dit ouvertement», a-t-il rappelé. La présidence palestinienne a répliqué que la réconciliation était «une affaire interne» et qu´il incombait à M.Netanyahu de «choisir entre la paix et la colonisation» des territoires palestiniens occupés. Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas à Ghaza, a affirmé que le mouvement islamiste restait opposé à une reconnaissance d´Israël et aux négociations de paix, mais qu´il ne tenterait pas d´y faire obstacle. «Si le Fatah est prêt à assumer la responsabilité de négocier sur des absurdités, qu´il le fasse. S´ils parviennent à obtenir un Etat, tant mieux pour eux», a déclaré M.Zahar. Le Premier ministre du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a toutefois estimé hier que l´Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont le Fatah est le principal mouvement, devrait aussi «retirer sa reconnaissance d´Israël (effective depuis 1993) parce que la présence israélienne est illégale». M.Haniyeh a également mis en garde contre «les ingérences israéliennes et américaines qui viennent faire obstacle à toute réconciliation interpalestinienne». La communauté internationale, prise par surprise, a réagi avec circonspection, tout en exprimant son «grand intérêt» pour cet accord.