Une évaluation de la campagne électorale qu'a menée le parti pour sa candidate, Louisa Hanoune, aussi bien au plan organisationnel que financier, a été faite. La candidate à l'élection présidentielle du 17 avril dernier, qui a rappelé les objectifs que le PT s'était fixés à la veille du lancement de la campagne électorale, a insisté sur le contexte particulier, fait de pressions, de ce scrutin par rapport à ceux de 2004 et 2009 mais aussi aux législatives de mai 2012. Celle de 2014 était caractérisée par un contexte sécuritaire fragile et un environnement international belliqueux, analyse la première responsable du PT. Mais l'élection du 17 avril a le mérite d'avoir donné « plus de garanties » par rapport à la question de la fraude, ajoute-t-elle. Concernant les résultats du vote, Louisa Hanoune estime que le suffrage a été « un vote refuge », car les citoyens ont pour principale préoccupation la stabilité du pays devant « les nombreux périls qui le guettent ». Le PT dispose de données, certes partielles, sur les intentions de vote des électeurs, recueillies dans les 48 wilayas où la majorité était acquise aux idées du PT, explique sa secrétaire générale. Mais ils avaient peur que le changement constitue « une option vers l'incertitude », selon elle. Les voix du Parti des travailleurs se sont déportées pour un candidat dont « le programme tend à la préservation des acquis sociaux et économiques, à la stabilité et la réconciliation », résume-t-elle. « Cela ne nous offusque point, puisque l'essentiel est que la route ait été barrée au candidat de la droite, celui qui a défendu le démantèlement des garanties sociales contenues dans le droit du travail, notamment les contrats à durée déterminée, la remise cause de la règle 51-49 », soutient-elle. Le PT veut maintenant « préparer la nouvelle étape ». S'il a perdu l'élection du 17 avril dernier, le parti gagne de nouvelles adhésions, suite à l'effort de mobilisation de ses militants qui « ont distribué trois millions d'exemplaires du programme électoral à toutes les catégories de la population ». Fait important à souligner, « l'élection du 17 avril s'est déroulée dans de bonnes conditions » pour le PT qui souhaite que cette nouvelle pratique soit désormais la « règle » pour les échéances à venir. Le Parti des travailleurs voudrait aussi que l'on tire certains enseignements de ce scrutin par rapport surtout à l'abstention (près de 50% de la population) qui « prend de l'ampleur ». Cela ne peut s'expliquer, pour Louisa Hanoune, que par les velléités de fraude, pour une catégorie de la population, par « la crainte que le scrutin connaisse des dérives sanglantes » pour une autre, et, enfin, par conviction abstentionniste pour ceux qui veulent le statu quo.