Dans quelques jours, les partis politiques, les personnalités nationales et les grandes organisations et associations seront destinataires des propositions d'amendements formulées par la commission d'experts installée en 2011. C'est sur la base de ces propositions d'amendements que les acteurs politiques associés à la concertation ou qui auront accepté l'invite auront à plancher pour enrichir le document ou éventuellement formuler des contre propositions. Puisqu'aucun préalable, en dehors des valeurs communes qui fondent la nation, comme les composantes de l'identité nationale, ne réduit le champ des discussions. Le chef de l'Etat a fixé au début du mois de juin, l'ouverture du débat qui aura lieu à la présidence de la République sous la houlette du directeur de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia. Manifestement, la teneur des discussions sera rendue publique au fur et à mesure des rencontres de sorte à ce que l'opinion puisse en suivre le déroulement. A la suite de quoi, un projet de révision constitutionnelle consensuelle sera élaboré à la lumière de vues exprimées par les parties au dialogue. La quintessence des propositions de la commission experte s'articule, tel que le rappelle Bouteflika, autour de la consolidation de la démocratie participative, le renforcement des libertés individuelles et collectives et le confortement de l'Etat de droit. En matière de démarche, Il est attendu des partenaires politiques et des organisations de s'associer à la réalisation de cet objectif pour parvenir à une révision constitutionnelle consensuelle. « La révision constitutionnelle est un moment important dans la vie de la nation. Elle mérite donc le concours de tous les acteurs politiques, dans le respect des différences et même des divergences tout à fait acceptables dans notre pays qui s'enorgueillit du niveau déjà atteint par son pluralisme démocratique », a affirmé le président de la République en conseil des ministres de mercredi, en renouvelant son invitation à la participation au dialogue. Cet appel est renouvelé dans un message à l'occasion des cérémonies officielles commémoratives du 69e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, organisées jeudi dans la wilaya de Bouira, lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la présidence de la République. « Je m'emploierai prochainement à réaliser l'engagement pris pour opérer un changement profond dans la Constitution et promouvoir la vie politique, économique et sociale de manière à consacrer une Algérie forte orientée vers le progrès et la modernité », a réaffirmé président Bouteflika. Une finalité qui nécessite une adhésion collective et une implication active. « La construction d'un Etat fort et juste reposant sur la liberté, les valeurs morales, des institutions s'acquittant de leurs devoirs dans les limites de leurs prérogatives, le respect de la liberté du citoyen et la garantie de son progrès et de sa prospérité dans le cadre d'un équilibre entre droits et devoirs, ne saurait se réaliser sans la conjugaison des efforts dans la sérénité et l'unité, loin de la haine et de la discorde », a souligné le chef de l'Etat. Celui-ci renouvelle, par conséquent, son invitation aux acteurs politiques de prendre part aux consultations car « il est question de la réunion de toutes les volontés nationales dans un esprit de solidarité, de coopération et de concorde en vue de consolider les bases de ce que nous entendons réaliser et d'asseoir les fondements permettant la pleine mise en œuvre du nouveau programme dans les meilleures conditions possibles ». A ne pas prendre l'approche pour « une restriction de la liberté d'opinion et de critique, ni du droit à la différence ». Toutefois, la démocratie « ne veut pas dire crispation, invective et intimidation ». Pas plus qu'« elle ne se construit sur la discorde systématique et les antagonismes ». Car « certaines situations exigent de mettre les différends de côté et de se focaliser sur les dénominateurs communs pour sauvegarder les intérêts suprêmes de la nation et du pays », ajouté le chef de l'Etat. Les partis expriment leur adhésion L'appel ne semble pas avoir laissé indifférentes les formations politiques qui ont réagi favorablement ce week-end à l'image du FLN, du RND, d'El Moustqbal, du FNA dont les réactions ont été recueillies par l'APS. Pour Bouhadja, chargé de communication du FLN, « un amendement consensuel de la Constitution tel que voulu par le président Bouteflika, est désormais une priorité afin de s'adapter aux développements survenus sur la scène internationale, consacrer la pratique démocratique et instaurer l'Etat de droit qui garantit la protection des droits individuels et collectifs de tous les citoyens ». « C'est un couronnement des réformes », selon la porte-parole du RND, Nouara Djaâfar qui se félicité de l'association des partis politiques, des personnalités et des organisations à la démarche. « Cela permettra d'atteindre « le consensus escompté » autour d'une Constitution qui garantisse notamment la consolidation du rôle de l'opposition et consacre le principe de séparation des pouvoirs ». L'amendement doit favoriser « l'instauration d'un régime parlementaire, la consolidation de l'indépendance de la justice et du magistrat, la consolidation des mécanismes de lutte contre la corruption et le soutien de la liberté d'expression et d'information », dira Abderrezak Mokri, président du MSP. Pour le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, « la prochaine Constitution doit être celle de tous les Algériens pour consacrer la notion du consensus », préconisant l'idée d'un régime semi-présidentiel, la limitation des mandats présidentiels à deux et le renforcement des prérogatives du parlement. Moussa Touati, président du FNA, a indiqué pour sa part, que « la prochaine Constitution doit refléter la vision du peuple vis-à-vis de toutes les questions », plaidant pour « un régime parlementaire, la promotion de l'identité amazighe de l'Algérie, la révision du rôle du Conseil de la nation et a promotion du libre accès à l'information ».