Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé hier son premier Conseil des ministres après sa réélection pour un quatrième mandat, le 17 avril dernier, et la nomination du nouveau gouvernement. Le chef de l'Etat qui a donné ses premières directives au gouvernement en prévision de la mise en application de son programme électoral, a indiqué la feuille de route qu'il compte suivre dans le cadre de la préparation de la révision de la Constitution. Cette dernière constitue, rappelons-le, l'un des chantiers premiers que le candidat Bouteflika s'est engagé à réaliser. Et à ce propos, le président de la République a déclaré : «Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'annoncer qu'à la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires des propositions d'amendements dégagés par la Commission d'experts.» Le chef de l'Etat avait juste auparavant rappelé que le processus de réformes politiques globales avait été lancé en 2011 et que dans ce cadre «les personnalités nationales, les partis politiques et les grandes organisations ont été consultés à deux reprises, notamment sur la révision constitutionnelle». À la suite de cette consultation, une commission d'experts, désignée par le Président, a été saisie des propositions émanant des partenaires consultés. «La Commission d'experts a mis en forme des propositions d'amendements visant à adapter la Loi fondamentale aux exigences suscitées par l'évolution rapide de notre société et par les mutations profondes en cours à travers le monde, et cela dans le but de consolider la démocratie participative, de renforcer les droits et libertés individuels et collectifs, et de conforter l'Etat de droit dans notre pays», a souligné le Président avant d'étayer ses dires «plus concrètement, les amendements proposés par cette Commission sont notamment destinés à renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, à conforter l'indépendance de la Justice, à affirmer la place et les droits de l'opposition, et à consolider les garanties des droits et libertés des citoyens». Tout en rappelant son attachement «aux vertus de la démocratie participative», et «désireux de renforcer notre entente nationale», le Président annonce la relance du «chantier préparatoire à une révision constitutionnelle consensuelle» et invite les forces politiques, les principales représentations de la société civile, ainsi que les personnalités nationales à s'associer à cette entreprise. Continuant à expliquer la feuille de route de la révision constitutionnelle, le Chef de l'Etat indique que «ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier». Ahmed Ouyahia, le ministre d'Etat et directeur de cabinet de la présidence est chargé, sous l'autorité du président Bouteflika, de mener ces consultations. Cette étape achevée, «un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré, en prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue». Le Président n'indiquera cependant pas s'il va opter pour une révision via la voie référendaire ou parlementaire. Il se suffira d'indiquer que le texte fera l'objet de la procédure relative à la révision constitutionnelle, sur le fondement de l'article 174 ou 176 de la loi fondamentale en vigueur. Abdelaziz Bouteflika a tenu enfin à rappeler que la révision constitutionnelle est «un moment important dans la vie de la Nation. Elle mérite donc le concours de tous les acteurs politiques, dans le respect des différences et même des divergences tout à fait acceptables dans notre pays (...). Aussi, je saisis cette occasion pour renouveler mon appel aux personnalités, aux partis politiques et aux organisations à s'associer à ce chantier d'importance nationale qui, je le souhaite, aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle». H. Y.