Les partis politiques ont accueilli différemment l'annonce faite par le président Bouteflika, mercredi dernier, en Conseil des ministres, portant entame des concertations sur la prochaine révision constitutionnelle. Le chargé de la communication au FLN, Saïd Bouhadja, a indiqué que ces concertations s'inscrivaient dans le cadre du «processus de mise en oeuvre des promesses faites par le président Bouteflika dans son programme électoral, plébiscité à la majorité par le peuple le 17 avril dernier». Il a précisé qu' «un amendement consensuel de la Constitution tel que voulu par le président Bouteflika, est désormais une priorité afin de s'adapter aux développements survenus sur la scène internationale, consacrer la pratique démocratique et instaurer l'Etat de droit qui garantit la protection des droits individuels et collectifs de tous les citoyens». Il a ajouté que «l'opposition est appelée, a ajouté le responsable, à répondre positivement à la volonté du peuple qui a choisi le programme du président Bouteflika». La porte-parole du RND, Nouara Saâdia Djaâfar a, de son côté, réitéré la position de son parti à ce sujet soulignant que l'amendement de la Constitution «se veut un couronnement des réformes engagées par le président de la République». Les partis politiques, les acteurs de la société civile et les personnalités nationales sont appelés à apporter leur contribution pour «dégager le consensus politique escompté que souhaite atteindre le président de la République», a-t-elle estimé. Mme Saâdia Djaâfar a mis en exergue l'importance de cet amendement en adaptant la Constitution du pays aux évolutions en cours au sein de la société algérienne. Pour sa part, le président MSP, Abderrezak Makri, a réitéré les revendications de son parti concernant le projet du prochain amendement de la Constitution dont «l'instauration d'un régime parlementaire, la consolidation de l'indépendance de la justice et du magistrat, la consolidation des mécanismes de lutte contre la corruption et le soutien de la liberté d'expression et d'information». Il a rappelé que «ces propositions avaient été soulevées par le MSP à l'instance des consultations politiques» présidée en 2011 par M.Abdelkader Bensalah. Pour le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, «la prochaine Constitution doit être celle de tous les Algériens pour consacrer la notion du consensus», ajoutant que son parti avait plusieurs propositions à faire sur la prochaine révision de la Constitution. Il a, dans ce sens, cité «le régime semi-présidentiel, la limitation des mandats présidentiels à deux mandats et le renforcement des prérogatives du Parlement», outre «le soutien à l'indépendance de la justice», qui «constitue, a-t-il dit, l'épine dorsale des régimes politiques démocratiques». Parmi les propositions du Front El Moustakbal relatives au projet de révision de la prochaine Constitution, M.Belaïd a cité «l'installation d'une commission nationale indépendante qui se substituera à l'administration dans l'organisation des élections», proposant que «les membres de cette commission soient désignés par voie électorale». Le bureau national du Front El Moustakbal «finalisera aujourd'hui toutes les propositions qu'il compte présenter», sur la révision constitutionnelle qui sera prochainement opérée par le président Bouteflika, a conclu M.Belaïd. «La prochaine Constitution doit refléter la vision du peuple vis-à-vis de toutes les questions, ce dernier étant souverain», a souligné, pour sa part, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati. Pour cette révision, le FNA propose «un régime parlementaire, la promotion de l'identité amazighe de l'Algérie et ce, à travers la création d'une Académie supérieure de la langue amazighe qui veillera à l'unification des dialectes amazighs des différentes régions du pays», a-t-il estimé.