Le trio suédois Gustav Lundgren et Cecilia Krull, jeunes musiciens, étonnent et détonnent. Ils viennent d'offrir un agréable concert au centre culturel Aïssa-Messaoudi, dans le cadre du 15e festival culturel européen, qui se poursuit jusqu'au 30 mai 2014 dans cet espace et à la salle Ibn Khaldoun. Oran, Tlemcen, Annaba et Constantine accueillent aussi des volets de la manifestation. Gustav Lundgren est l'un des guitaristes les plus reconnus en Suède. Son trio joue un délicat mélange de rythmes et genres universels. Le talent exceptionnel de ces artistes a réussi, dans un accord parfait, à produire ce spectacle qui a séduit l'assistance. Ce beau potentiel artistique s'est assemblé à l'amour du métier qui anime chaque musicien. Cachée derrière son micro, Cecilia Krull interprète , avec son cœur, des chansons parlant d'amour déçu et déchu. Cecilia Krull rit de ses petites douleurs. Forte de ses diverses expériences sous différentes formules, Cecilia Krull démontre, seule, une parfaite maîtrise de la scène qui décoiffe. Jazz, rythmes manouches...Côté featurings (duo), Le trio suédois Gustav Lundgren s'est produit avec Joe Batoury et Karima Nayt, sur des titres comme « Bania », « Sadiyé » et « Assez moi de toi ». Après la sortie des deux albums « Sakia » et « Sergou », le premier, de son vrai nom Chouiha Abdou El Djebar, sortira un nouvel album avec un son reggae qui englobe vingt titres traitant des sujets d'actualité concernant la jeunesse et la vie sociale. Sur scène, Joe Batoury s'est basé sur les paroles afin de faire passer un message, comme il a l'habitude de le faire avec sa manière et sa touche spéciale. La quintessence des thèmes tourne autour de l'espoir, la liberté, la patrie, l'amour, les problèmes sociaux. Avec une orchestration plus riche, ces artistes ont présenté au public un spectacle à la croisée de plusieurs styles musicaux, entre les rythmes manouches, l'afro-g'nawi et une musique très rythmée et recherchée de la world music, teintée de sonorités jazz. Rappelons que l'ouverture officielle du festival auquel dix-sept pays membres de l'UE participent a eu lieu vendredi dernier. Elle a été marquée par la découverte de la musique raw soul interprétée par le groupe allemand « The Polyversal » au centre culturel Aïssa-Messaoudi. Dans une brève allocution, M. Marek Skolil, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, avait déclaré : « Ce festival se veut une passerelle entre l'Union européenne et l'Algérie et prend d'année en année plus d'ampleur. Cette manifestation traduit la richesse et la diversité de la culture européenne, et fait aujourd'hui partie intégrante de la scène culturelle algérienne grâce à l'intérêt certain que le public manifeste à nos activités. » Le spectacle de « The Polyversal » fut un ravissement. Ce spectacle haut en couleur et dans une tenue parfaite est relevé par l'harmonie de l'interprétation musicale. Un mélange profond ; raw soul avec une touche de saveur afro qui allie des mélodies éthiopiennes à la polyrythmie ouest africaine et aux sons urbains. Une musique recherchée. Un très beau spectacle riche en émotions. Un grand moment de plaisir et de découverte pour les spectateurs algériens. Ce n'est pas tout. Le public algérien a eu droit aux sonorités orientales savamment jouées sur la derbouka par le musicien Chakib Bouzid. Un mélange créateur.