De nombreuses personnalités, chercheurs d'Algérie (Fouad Soufi, Mohand-Akli Hadibi, Zahir Iheddadène et Abderahmane Khelifa) et de France (Jean-Pierre Laporte, CNRS, Paris) prendront part à une rencontre en hommage à Mohamed Cherif Sahli, organisée par Gehimab, le groupe d'études sur l'histoire des mathématiques à Bougie médiévale, et une association d'Ath Waghlis, cette région montagneuse qui surplombe Sidi Aïch. Des institutions, dont le HCA, la fondation Emir Abdelkader, le Haut Conseil islamique et les Archives nationales, seront représentées par leurs premiers responsables. L'homme est né dans le petit village de Tasga qui porte étrangement le même nom que celui qui a servi de décor au premier roman de Mouloud Mammeri, « la Colline oubliée ». Le nom de Sahli est resté longtemps intimement associé à la polémique suscitée par la parution de ce roman en 1952. Il avait alors qualifié le livre de « colline de reniement » dans les colonnes du « Jeune musulman ». Il était ce qu'on pourrait qualifier d'intellectuel organique du MTLD. A l'instar des écrits de Mostefa Lacheraf notamment, ses livres, dont « Le message de Jugurtha » (1947), « l'Emir Abdelkader, le chevalier de la foi », illustraient la permanence de la nation algérienne et le souffle de révolte qui l'animait. Agrégé de la Sorbonne où il étudia la philosophie et les lettres, il s'engagea dans la lutte pour la cause nationale. Il devient journaliste, critique et fondateur et éditeur de journaux, dont El Oumma, El Ifriqiya, El Hayat et Résistance algérienne. En 1955, il devient membre de la commission presse de la Fédération FLN de France où il côtoya de jeunes étudiants, dont Redha Malek, Mohamed Harbi et Belaïd Abdeslem. Un buste inauguré Mort le 4 juillet 1989 et enterré au carré des martyrs d'El Alia, l'homme était un intellectuel nationaliste qui dans ses œuvres et ses conférences glorifiait l'histoire de notre pays, objet, selon lui, de falsification. Son livre testament demeure « Décoloniser l'histoire » paru en 1965 a été réédité récemment par l'Anep. Sahli a eu surtout une longue carrière de diplomate entamée du temps du GPRA. De 1957 à 1962, il fut représentant permanent du FLN, puis ambassadeur du GPRA dans les pays scandinaves. Celle-ci se prolongera après l'indépendance. Après avoir occupé le poste de directeur des Archives, il sera ambassadeur dans des pays asiatiques (Chine, Corée du Nord, Vietnam). Son dernier poste à Prague (1971-1978) le mena à une retraite tranquille. Les nombreuses contributions prévues lors de cette rencontre permettront de mieux connaître le parcours de l'homme et de cerner la nature de ses multiples activités. C'est à cela que s'attelleront de nombreuses personnalités, notamment l'ex-chef de gouvernement Redha Malek, les anciens ministres Ali Harounn et Lahcène Moussaoui qui interviendront lors de la journée de jeudi. Le vendredi sera consacré à la visite de lieux historiques, comme le mausolée du jurisconsulte Abderahmane al-Waghlisi (mort en 1384) et l'inauguration à 11 h, à Souk ou Fella sur les hauteurs de Sidi Aïch, d'un buste de Sahli, honoré de fort belle manière sur les terres d'Ath Waghlis qui ont enfanté de nombreux hommes de valeur. Dans sa conférence intitulée « les Ath Waghlis, leurs écoles, leurs intellectuels » le Pr Djamil Aïssani, du CNRPAH en dira plus sur eux.