L'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont décidé d'adopter une stratégie commune et globale de lutte contre la peste des petits ruminants (PPR) et d'autres maladies touchant ces animaux dans le Maghreb, a déclaré, jeudi dernier, à Horizons, Karim Boughalem, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, lors des premières rencontres maghrébines vétérinaires, tenues en marge de la 14e édition du Salon international de la production et de la santé animale. A cet effet, plusieurs réunions se sont tenues en novembre et mai, alors que la prochaine est prévue en octobre 2014, a signalé le docteur Rachid Bouguedour, membre fondateur de la Société de médecine vétérinaire. Les trois pays maghrébins ont déposé un dossier auprès de l'OIE (organisme international qui accompagne les pays et valide leurs programmes de vaccination des animaux d'élevage) pour la validation du programme commun qui sera éventuellement élargi d'ici à mai 2015, aux deux autres pays du Maghreb (Mauritanie et Libye), donc une stratégie globale, a-t-il ajouté. Par ailleurs, ces pays demandent aussi la reconnaissance du statut sanitaire pour six maladies animales dont la fièvre aphteuse et la peste des petits ruminants. Du coup, ces pays, en commun accord, vont refaire les enquêtes sur la PPR. L'Algérie débutera la sienne dès septembre prochain, a indiqué Boughalem, ajoutant que « sur la base de ses résultats, une campagne de vaccination sera lancée en 2015 ». Selon la définition de l'OIE, la peste des petits ruminants, également connue sous le nom de « peste caprine », est une maladie virale des caprins et des ovins qui se caractérise par de la fièvre, des lésions buccales, de la diarrhée, une pneumonie et parfois la mort. Cette maladie est « nouvelle » et « elle n'est pas très virulente ». En février 2012, une première enquête sérologique a été réalisée en Algérie sur la PPR dans le cadre d'un projet régional de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'enquête s'est étalée sur 159 communes de 46 wilayas. L'échantillon était composé de 74% d'ovins, 16% de caprins et 10% de camelins. Les résultats ont montré que sur 3.840 petits ruminants entre ovins, caprins et camelins, un taux de prévalence de plus de 62% a été signalé, soit « une importante séropositivité », a indiqué Dalila Djaïleb, vétérinaire à la direction des services vétérinaires d'Alger. Il est à signaler que les mêmes résultats ont été obtenus en Tunisie et au Maroc avec un taux de prévalence similaire à celui de l'Algérie. Pour rappel, l'Algérie compte un total de 25 millions d'ovins, 4 millions de caprins et 640.000 camelins.