Après le calme « électoral », la crise est de retour au FLN. Le mouvement des opposants à l'actuelle direction a tenu, samedi, une réunion consacrée à l'examen de la situation interne du parti. Conduite par l'ancien coordinateur du parti, Abderrahmane Belayat, cette aile, composée de 21 cadres, militants et membres du comité central, a dressé un tableau noir de la situation et la place du FLN depuis « la violation de la légitimité du comité central le 29 août dernier ». Ce qui a contribué « à la dégradation de la situation interne du parti et a compliqué davantage sa crise », souligne un communiqué rendu public hier par le groupe. L'aile Belayat juge que l'actuelle direction du FLN a « porté atteinte à l'image du parti et du peuple algérien aux niveaux national et à l'étranger ». Pour redresser la situation, le groupe de Belayat a décidé d'installer « une commission exécutive » chargée « d'unifier les rangs du parti ». L'étape suivante sera celle de la tenue d'une session extraordinaire du comité central (CC) « dans les plus brefs délais » pour « élire un nouveau secrétaire général », note le communiqué. La commission exécutive chargée d'unifier les rangs du parti aura comme « missions urgentes » « la finalisation des procédures juridiques et légales » et « la prise de contact avec toutes les instances concernées » pour la programmation et la tenue de cette session. En attendant, cette « direction unificatrice » aura également pour tâche de « rendre publiques toutes les opinions et positions du parti sur les questions politiques de l'heure » et leur « transmission aux instances de base et aux militants ». Elle sera chargée également de « la participation à tous les grands projets en cours de préparation comme la révision constitutionnelle et le découpage administratif ». Le groupe de Belayat appelle tous les membres du CC et les militants du FLN à « adhérer à cette initiative » qui a pour objectif de « sauver l'intérêt suprême du parti ». Contacté par nos soins, le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, a minimisé l'impact de cette initiative. « Ces personnes n'ont pas de cadre légal et réglementaire pour activer ou lancer des initiatives », a-t-il signalé. Selon lui, ce groupe a choisi « l'option de la fuite en avant » qui n'a pas été le meilleur choix ». Il a rappelé que ces éléments ont campé sur leur position « en rejetant les propositions et les appels au dialogue » lancés par l'actuelle direction, ce qui « n'a pas été une bonne chose pour eux ». Il a estimé « qu'il n'est jamais trop tard pour discuter de toutes les préoccupations exprimées ». Bouhadja a précisé que « le parti va tenir, en juin, la session ordinaire du comité central » qui sera consacrée à l'examen de plusieurs questions dont « les résultats de la commission de discipline ». Ladite commission poursuit son travail pour statuer sur « les cas proposés selon le degré des fautes commises » et c'est au « comité central de prendre les décisions définitives ».