« Il est indispensable d'éviter que le nord du Mali ne sombre davantage dans une spirale de violences qui pourrait déstabiliser la région toute entière. Tout doit être fait pour éviter qu'un nouveau cycle de violence ne place le Mali à l'ordre du jour du Conseil de sécurité et fasse courir des risques à toute la région », avertit Bert Koenders, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali. Réaffirmant son soutien et celui de la communauté internationale à la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire y compris Kidal, il estime que « la priorité est d'œuvrer pour que Kidal s'éloigne du gouffre de la confrontation », émettant l'espoir que les pourparlers de paix se tiennent sans tarder. Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, demande « un mandat beaucoup plus robuste pour la Mission des Nations unies, sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies à même de faire face aux menaces sur le terrain et le désarmement de tous les groupes armés, particulièrement le MNLA » qui ont profité du statu quo pour reconstituer leurs forces et déclarer la guerre au Mali. « L'agression survenue à Kidal ne peut demeurer impunie », poursuit-il, demandant la constitution d'une commission d'enquête internationale pour vérifier les faits pour que les responsables soient traduits devant les juridictions nationales et internationales. « Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali, il n'y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s'y rendre », martèle-t-il. La France, qui affirme avoir chassé ces trois groupes terroristes, annonce l'envoi d'un renfort d'une centaine de soldats dans cette place forte des rebelles et précise que « c'est au Mali de désarmer ses groupes ». « Ce que peuvent faire les forces françaises c'est soutenir le gouvernement malien », déclare Gérard Araud, l'ambassadeur français.Les Quinze, qui ont condamné, mardi dernier, les violences qu'a connues cette semaine le Nord-Mali (36 morts), appellent à la désescalade et à « la reprise le plus vite possible » du cantonnement des groupes armés et des négociations de « paix sincères » entre le gouvernement et la rébellion touareg. « Seul un processus de négociation crédible et sans exclusive pourrait amener paix et stabilité durables » dans le pays, disent-ils, priant les deux parties d'« agir avec retenue » et de « s'abstenir de toute nouvelle violence pouvant menacer les civils ». « Le gouvernement malien tiendra ses engagements de mener un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix global et définitif avec la rébellion touareg », leur répond Diop leur demandant, brandissant les photos des victimes de l'attaque, de condamner la collusion clairement établie entre des partenaires du processus de paix et des narcoterroristes armés. Des narcotrafiquants qui pourraient faire jonction avec Boko Haram et les shebabs en Somalie.