Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali, Bert Koenders, a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité qu'il était indispensable d'éviter que le nord du Mali ne sombre davantage dans une spirale de violences qui pourrait déstabiliser la région toute entière. Le Conseil de sécurité, qui a tenu une réunion consacrée au Mali après les graves incidents de ces derniers jours à Kidal, a entendu M. Koenders ainsi que le ministre malien des Affaires étrangères, M. Abdoulaye Diop, qui s'exprimaient de Bamako par vidéoconférence. Complexité pour un retour au calme dans le nord malien Des actes de violence ont secoué Kidal ces derniers jours, en particulier les 16 et 17 mai, avec l'attaque et la prise du gouvernorat par le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA), lors de laquelle 8 civils et membres des autorités administratives locales ont été exécutés sommairement, des membres des forces armées maliennes ont aussi été tués alors que 21 policiers de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) ont été blessés. Ces graves incidents, qui se sont produits pendant la visite du Premier ministre malien dans la région, ''soulignent les problèmes sécuritaires qui se posent au Mali'', a fait observer M. Koenders, ajoutant que cela illustre, en particulier, la complexité et la difficulté d'un retour au calme dans le nord du pays et le besoin urgent de progrès au niveau du processus politique. La priorité aujourd'hui, a-t-il poursuivi, est d'œuvrer pour que Kidal s'éloigne du gouffre de la confrontation. ''Tout doit être fait pour éviter qu'un nouveau cycle de violence ne place le Mali à l'ordre du jour du Conseil de sécurité et fasse courir des risques à toute la région'', a-t-il insisté. Les Nations Unies continueront d'accompagner les parties dans le processus de réconciliation, a assuré M. Koenders, en émettant l'espoir que les pourparlers de paix se tiendraient sans tarder. Pour sa part, le ministre malien des Affaires étrangères du Mali, M. Abdoulaye Diop, a regretté qu'au moment où tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers de paix, les groupes armés, qui ont profité du statu quo pour reconstituer leurs forces, ont fait le choix de déclarer la guerre au Mali en s'attaquant, samedi dernier, à ses forces de défense et de sécurité. Les étendards d'AQMI, d'Ansar Eddine et du MNLA sur les véhicules des agresseurs M. Diop a affirmé aux membres du Conseil de sécurité que les étendards d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et d'Ansar Eddine flottaient sur les véhicules des agresseurs, aux côtés de ceux du MNLA. Le ministre a déploré que la délégation gouvernementale n'ait pas bénéficié du soutien et de la protection qu'elle était en droit d'attendre en de telles circonstances. á ''Peu de troupes des forces armées maliennes étaient présentes sur le terrain'', a-t-il affirmé en précisant que le nombre de troupes n'était pas élevé du fait que cela est stipulé par l'Accord de Ouagadougou et respecté par la partie malienne, alors que ces troupes ''ont dû faire face avec les moyens du bord face à des hordes de narco-terroristes lourdement armés.'' En outre, dans la perspective du renouvellement du mandat de la MINUSMA, le ministre malien a demandé au Conseil de sécurité ''de définir un mandat robuste en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et de désarmer tous les groupes armés, particulièrement le MNLA''.