Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à la désescalade dans le nord du Mali et à la reprise des négociations entre le gouvernement malien et la rébellion touareg, après les violences à Kidal. Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil ont condamné les violences appelant «toutes les parties à agir avec retenue et à s'abstenir de toute nouvelle violence pouvant menacer les civils». Tout en réaffirmant leur soutien à la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire y compris à Kidal, ils ont estimé que «seul un processus de négociation crédible et sans exclusive pouvait amener la paix et la stabilité durables» dans le pays. Le Conseil a demandé de son côté «la reprise le plus vite possible du cantonnement» des groupes armés et de «négociations de paix sincères» entre Bamako et ces groupes. Au cours d'une session du Conseil de sécurité, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait demandé un renforcement du mandat de la Minusma, la mission de l'ONU au Mali, et le désarmement de la rébellion touareg. «Faire face aux menaces sur le terrain, et le désarmement de tous les groupes armés, singulièrement le Mnla (Mouvement national de libération de l'Azawad).» En fait Bamako estime que «la collusion entre des partenaires du processus de paix et des terroristes est clairement établie et doit être condamnée par le Conseil de sécurité». Le représentant malien a étayé ses accusations affirmant que des fanions d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et du mouvement islamique Ansar Eddine flottaient sur les véhicules des agresseurs, à côté de ceux du Mnla. «L'agression survenue à Kidal ne peut demeurer impunie», affirmera Diop, exigeant «qu'une commission internationale soit constituée pour vérifier les faits afin que les responsables soient traduits devant les juridictions nationales et internationales». Selon Bamako, 36 personnes dont des responsables locaux et huit militaires ont été tués lors des combats qui se sont déroulés alors que le Premier ministre, Moussa Mara, était en visite dans la ville. Deux Casques bleus et 20 policiers de l'ONU ont aussi été blessés. «Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali, il n'y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s'y rendre», a affirmé le ministre malien. Entre Bamako et le Mnla les échanges sont toujours marqués par de l'hostilité franche. Une situation qui complique un début de résolution de la crise. Le représentant spécial de l'ONU au Mali, Bert Koenders a quant à lui déclaré que «l'ONU demeure profondément attachée à la restauration de l'autorité de l'Etat malien à Kidal» et dans tout le nord du pays. Mais il a estimé que «la priorité aujourd'hui est la relance du processus politique». Koenders a aussi «demandé à tous ceux qui sont concernés de prendre des mesures concrètes pour contribuer à faire baisser les tensions». R. I.