En droite ligne des orientations du premier Conseil des ministres post-élection présidentielle du 17 avril 2014, le chef de l'Etat a, de nouveau, réitéré, lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, les grandes lignes de son programme d'action. Après le volet politique, consistant en la révision de la loi fondamentale - l'un des principaux objectifs de son programme électoral -, l'enracinement de la culture de la réconciliation nationale, la moralisation de la vie publique et surtout l'instauration d'un dialogue sans exclusive entre les acteurs politiques, économiques et sociaux, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit le gouvernement de mettre en œuvre un plan d'action articulé autour de sept chapitres. Il s'agit, notamment du renforcement de la cohésion nationale, l'amélioration de la gouvernance, la promotion du développement humain et la moralisation de la vie publique, le développement de la sphère productive, la poursuite de la réalisation des infrastructures de base, la prise en charge « appropriée et diligente » des attentes de la population, notamment en matière de logement, d'emploi, de santé, de qualité de vie, ainsi que le renforcement de la politique de solidarité nationale. Aussitôt dit, aussitôt fait, puisque les membres du gouvernement ont pris à bras le corps la nouvelle stratégie. Ce qui ressort de leurs dernières sorties sur le terrain de certains ministres, à l'image de Tayeb Louh et Dalila Boudjamaâ. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a annoncé, jeudi dernier, « des réformes » dans son secteur touchant notamment la formation des magistrats pour mieux répondre aux exigences des justiciables. Louh a précisé que sa vision prospective du secteur de la justice « est novatrice et répond au plan d'action du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République », soulignant que la « formation constitue le principal élément dans la concrétisation du principe d'indépendance de la justice ». Pour sa part, la ministre de l'Environnement a insisté, le même jour à Oran, sur le plan d'action national spécifique à la protection de l'environnement, affirmant que « cette mission est soutenue par tous les programmes de développement ». Pour Mme Boudjemaaâ, « la dimension environnementale est prise en considération dans l'ensemble des programmes de développement initiés par le président de la République ». Au chapitre économique, et voulant extirper l'Algérie du piège de la rente pétrolière, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement de préparer minutieusement le projet de programme de développement et d'investissements publics pour la période 2015-2019. Un programme qui vise, non seulement à favoriser l'émergence d'une « économie productive et compétitive », mais surtout à mettre en place les mécanismes destinés à « renforcer la résistance de l'économie algérienne aux effets de la crise financière mondiale ». En associant les concertations nationales et locales requises, le président de la République compte opérer une rupture avec les « méthodes du passé » en matière de développement de la sphère économique. A noter que lors du Conseil des ministres du 7 mai dernier, le chef de l'Etat avait mis l'accent sur le renforcement de la cohésion nationale, vecteur de consolidation de la stabilité et l'amélioration de la gouvernance dans le cadre d'une démarche de parachèvement de l'édification d'un Etat de droit, basé sur la promotion des valeurs démocratiques. Il a surtout souligné que les pouvoirs publics devront livrer « une véritable course contre le temps » dans la mise en place des réponses aux attentes de la population notamment la jeunesse, et dans la construction d'une économie diversifiée et compétitive. La meilleure façon pour « booster » la croissance, et partant, d'assurer la pérennité du développement national et de la politique de justice sociale.