Le président du mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a appelé, hier, au respect de la charte pour la réconciliation nationale et rejeté toute participation des anciens dirigeants du parti dissous aux consultations sur la révision constitutionnelle. Il a rappelé, dans ce contexte, que la charte en question a permis de révéler deux principales vérités. Il s'agit du fait que « tout le monde a reconnu que le parti dissous était le responsable de la tragédie nationale » et que le texte stipule que « les dirigeants de ce parti ne peuvent plus exercer de politique ». « Je n'ai aucun problème avec le parti dissous et ses dirigeants, leur participation aux consultations politiques ne me pose aucun problème personnel. Mais je tiens à rappeler que le texte de la réconciliation nationale interdit clairement aux dirigeants de ce parti d'exercer la politique », a-t-il dit lors de son intervention, hier, à Sidi Fredj, au cours de la session du conseil national du MPA. A propos de la constitutionnalisation de la réconciliation nationale, Amara Benyounès a émis des réserves. « Nous disons oui mais. Nous sommes d'accord pour inculquer la culture de la réconciliation nationale mais l'inclure dans ce projet doit revenir au peuple », a-t-il indiqué. Il en est de même pour l'amnistie générale. « Tout changement dans le projet de réconciliation nationale doit passer par un référendum populaire non par la révision constitutionnelle », tranche-t-il. Tout en soutenant qu'il est préférable de soumettre l'amendement de la loi fondamentale « à un référendum populaire », Benyounès indique qu'« il n'y a aucune limite pour faire des propositions » et que son parti va plaider pour « l'élargissement des prérogatives du premier ministre et des assemblées élues, le caractère démocratique et républicain de l'Etat, la préservation du Conseil de la nation ainsi que la consécration des libertés individuelles et collectives ». Le patron du MPA s'est dit aussi « favorable » à la dissolution de l'APN. « Nous revendiquons la tenue d'élection législatives anticipées. Nous sommes un parti politique et nous faisons des calculs partisans », a-t-il dit. Optimiste quant aux résultats de cet éventuel scrutin, il se dit convaincu qu'il aura plus que les 7 députés qui représentent le parti actuellement, dans la mesure où il a jugé que son parti est « la troisième force politique après le FLN et le RND, de par sa présence dans 42 APW, 91 APC et au Conseil de la nation avec un sénateur ». Par ailleurs, le président du MPA a fustigé l'opposition en critiquant la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique qui, selon lui, est allée « trop loin » en associant « les responsables de la tragédie nationale à leurs concertations ». Pour lui, il n'y a aucune raison qui impose une transition politique, « car l'Algérie n'est pas en crise ». « Ce sont ceux qui appellent à une transition démocratique qui sont en crise », a-t-il dit. « En psychiatrie, on appelle cela un déni des vérités », a-t-il ajouté. « L'objectif de cette coordination est, a souligné Benyounès, est d'écarter Bouteflika de la scène politique ». Et d'ajouter : « Cela relève du passé. Celui qui veut devenir président ou gouverner l'Algérie n'a qu'à attendre jusqu'à 2019 ». Il a également critiqué les personnalités politiques « qui ont échoué plus que les partis politiques ». A propos du mouvement Barakat, il a appelé ses membres « à rejoindre les partis politiques ou une association si leurs revendications ne sont pas d'ordre politique ».