Visiblement revigoré par sa reconduction dans le gouvernement version quatrième mandat, le président du Mouvement populaire algérien (MPA) a usé, hier, d'un langage acerbe pour s'attaquer à l'opposition. Sa cible : la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) formée par les partis RCD, MSP, Jil-Djadid, FJD et Nahda, ainsi que des personnalités politiques dont Ahmed Benbitour. "Aujourd'hui, il y a cette coordination qui parle de transition. Certains de ses membres en font leur revendication depuis déjà 20 ans alors qu'ils n'arrivent même pas à régler les problèmes internes de leur parti. Actuellement, tout le monde reconnaît que l'Algérie n'est pas en crise, ce sont ces gens-là qui sont en crise et eux-mêmes le savent. En psychiatrie, cela s'appelle le déni des vérités." Facile de deviner qui est visé par cette fléchette décochée par l'ancien transfuge du RCD, hier, depuis l'hôtel Ryad de Sidi-Fredj à l'occasion d'une réunion du conseil national du (MPA), créé dans le sillage des réformes de Bouteflika de 2011. Pour Amara Benyounès, les partisans de la transition n'ont pour objectif que d'"évacuer Bouteflika de la scène politique". Or, juge-t-il, c'est quelque-chose qu'ils ne pourront jamais atteindre tant Bouteflika a été "choisi" par le peuple pour cinq autres années. "Désormais, l'élection de Bouteflika relève du passé, et celui qui veut devenir président n'aura qu'à attendre 2019 !", s'exclame le ministre du Commerce. "En Algérie, il n'y aura pas de transition et ces gens-là ne peuvent rien faire", a juré le chef du MPA. Dans sa diatribe, il cible les personnalités nationales qu'il qualifie de "saisonniers politiques". Aujourd'hui, estime-t-il, "il n'y a pas dix Algériens qui soutiennent ces personnalités auxquelles certains journaux accordent du crédit". Et d'inviter ceux qui ont un doute sur la popularité de Bouteflika d'aller "faire un tour dans les villes de l'intérieur" du pays pour savoir à quel point il est "aimé par le peuple". Seul Bouteflika trouve grâce aux yeux de M. Benyounès qui n'épargne pas le mouvement Barakat dont il invite les membres à rejoindre les partis s'ils veulent faire de la politique ou encore des associations au sein desquelles ils peuvent militer pour leurs droits sociaux. Le chef du MPA fera part des propositions concernant la révision de la Constitution que son parti compte soumettre au chef de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia. L'élargissement des prérogatives du Premier ministre et des assemblées élues, l'ancrage du caractère démocratique et républicain de l'Etat, la préservation du Conseil d'Etat, sont les suggestions phares du MPA. S'il ne se prononce à aucun moment sur la place de l'amazighité dans la Constitution, M. Benyounès n'en demeure pas moins enthousiasmé par la proposition contenue dans le brouillon de la nouvelle loi fondamentale proposée par la Présidence, relative à la constitutionnalisation de la réconciliation nationale... F A Nom Adresse email