« Le bac a perdu de sa valeur ». « Une tromperie qu'il faut rectifier à l'avenir », a affirmén hier, Mme Bengherbit. « Continuer à négocier sur des histoires de seuil et d'allégement, c'est imposer à l'enseignement supérieur de réviser, également, ses programmes », a-t-elle estimé. Sinon, la ministre a rassuré, à la veille des examens, que toutes les dispositions, pour un déroulement dans les meilleures conditions des épreuves, ont été prises. Elle a soutenu qu'il y a un processus qui est suivi par l'Office national des examens et des concours. « C'est un processus long, complexe et coûteux mobilisant un nombre important de fonctionnaires. Il y a un peu plus de 550.000 fonctionnaires directement mobilisés entre surveillants, enseignants et encadrement pour un coût de plus de 500 milliards de centimes », a-t-elle indiqué. A titre d'exemple, pour l'examen du primaire, des liens permanents ont été établis avec la direction de l'éducation mais aussi avec les wilayas. Celles-ci, explique la ministre, disposent des commissions qui assurent le suivi de l'opération de l'acheminement des épreuves mais aussi de la sécurité. Pour le bac, qui concerne plus de 657.000 candidats, la première responsable de secteur a annoncé l'amélioration du dispositif. Il est demandé, cette année, aux surveillants de faire deux PV : un de la classe et un autre en cas de problèmes particuliers. Pour la ministre, il faut identifier les personnes qui provoquent des troubles. Les trois leviers de la réforme Mme Benghebrit ne le cache pas, la réforme de l'école est devenue une priorité absolue. Et pour que celle-ci devienne performante, les enseignants, les syndicats, les parents d'élèves doivent, à ses yeux, jouer leur rôle. Le but est d'en finir avec les mauvais reflexes et autres approches populistes. La feuille de route de la ministre est basée sur trois leviers : réactivation de la commission nationale des programmes, amélioration de la professionnalisation de tout le personnel et instauration de la bonne gouvernance. La mouture de cette stratégie sera transmise incessamment au gouvernement. La ministre a soutenu qu'il y a des réajustements nécessaires à établir et une réflexion à engager autour de l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme. Elle a fait savoir que son département a des rapports extrêmement objectifs allant dans le sens de redressement ou de réajustement « si on ne veut pas laisser les choses en l'état ». Et là, elle a constaté que tous les acteurs de l'éducation, enseignants, syndicats et parentes d'élèves, sont « insatisfaits » des résultats. Pour y remédier, la formation des formateurs constitue, selon elle, une composante « fondamentale » de la réforme et la condition sine qua non pour « l'amélioration » de la qualité de l'enseignement. C'est ainsi qu'elle a mis l'accent sur la nécessité de procéder à l'évaluation des formations dispensées jusque-là et d'approfondir les séminaires de formation. Examens : l'impérative réorganisation Pour Mme Benghebrit, la réorganisation du système des examens est un « impératif ». Une démarche qui « s'impose ». Des hypothèses sont déjà sur la table, annonce-t-elle. Il s'agit de l'organisation de la deuxième session, du rétablissement du rachat, de l'organisation des épreuves anticipées, du retour à la fiche de synthèse. La question sera tranchée lors des prochaines assises. Il sera question d'adopter la solution la plus « appropriée » pour être soumise au gouvernement. La ministre ne veut plus entendre parler de la surcharge des examens. Etre examiné pendant 5 jours « n'est pas très lourd », selon Mme Benghebrit. Bien au contraire, « les choses sont réparties d'une manière judicieuse sur toute la semaine », a-t-elle soutenu. Pour ce qui est de la suppression de la deuxième session pour l'examen de 6e, l'invitée de la Radio a affirmé que cette opération est en cours, « d'autant que l'avis est partagé par l'ensemble des acteurs de l'éducation », a-t-elle précisé. Surcharge des programmes : « Un faux problème » La surcharge des programmes scolaires est une fausse question, a estimé la première responsable du secteur. « Si à l'étranger, il y a entre 38 et 40 semaines d'enseignement dans l'année, en Algérie, il y en a seulement une trentaine », a-t-elle justifié. Et de signaler que « la question n'est pas tant au niveau du volume horaire mais au niveau de l'organisation de la rentrée scolaire ». « La rentrée se fait souvent en retard, alors que la sortie en vacances se fait très tôt. Si on parle de surcharge, c'est par ce qu'il y a une mauvaise répartition sur l'année », a-t-elle expliqué non sans insister sur l'urgence d'« aborder » la question de l'organisation de la vie scolaire. La ministre trouve « anormal » le fait que les élèves des classes de terminale boudent l'école à partir du troisième trimestre.