« La réorganisation du système des examens est un impératif», c'est ce qu'a indiqué hier la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, au micro de la Radio nationale Chaîne 3. La première responsable du secteur a aussi indiqué qu'il existe plusieurs hypothèses concernant la formule idéale à adopter lors des examens. Ces hypothèses se résument au rachat, au seuil ou bien à la deuxième session. «Une seule formule sera retenue et cela lors des assises de l'éducation nationale qui se tiendront prochainement», a expliqué la responsable. Concernant les examens de fin d'année Mme Benghebrit a estimé que «des moyens humains et matériels importants sont déployés pour réussir les examens. Plus de 550 000 fonctionnaires sont mobilisés pour encadrer les examens et le coût de cette préparation s'élève actuellement à plus de 500 milliards de centimes». Il faut dire qu'il existe un processus long et complexe pour la préparation des examens au niveau des trois paliers de l'enseignement, cette tâche est assurée par l'Office national des examens et concours. Concernant l'examen du primaire, qui se déroulera aujourd'hui, Mme Benghebrit a rassuré que «toutes les dispositions sont prises pour réussir l'examen du primaire». «Nous avons des liens permanents avec les directeurs de l'éducation dans différentes wilayas et au niveau de chaque wilaya il y a une commission qui veille à ce que l'examen de fin de cycle primaire se déroule dans les meilleures conditions», a-t-elle ajouté. Quant à l'éventuelle suppression de la deuxième session de l'examen de 6e la ministre a indiqué que cette «idée est en cours d'étude, lors des prochaines assises nous discuterons de cette question. Les avis sont partagés sur la suppression de la deuxième session». La responsable a même estimé que la deuxième session est «inutile». Concernant l'examen du baccalauréat, la ministre a indiqué que ce dernier est un peu particulier et nécessite une préparation différente de celle des deux autres examens (primaire, BEM). «Pour le bac, les candidats sont beaucoup plus nombreux que pour les autres examens et l'importance majeure de l'examen nécessite une préparation particulière», a estimé la responsable. Concernant l'incident de la tricherie collective lors de l'examen du baccalauréat, Mme Benghebrit a indiqué que cet incident «ne se reproduira plus, il y a eu une amélioration des dispositifs, il est demandé aux surveillants de faire deux PV.» «Un PV de la classe d'examen et un autre en cas de dépassement, le surveillant est appelé à désigner l'élève perturbateur». «Le bac a beaucoup perdu de sa valeur et il y a un taux d'échec assez important dans les premières années à l'université», a déploré Mme Benghebrit. Cependant elle a réaffirmé que plusieurs institutions du pays prendront part à l'encadrement des examens de fin d'année, ainsi la Protection civile, la Gendarmerie nationale et le ministère de la Santé sont mobilisés pour sécuriser les examens mais aussi pour rassurer les parents d'élèves. Concernant la correction des feuilles d'examens, la ministre a indiqué que «toute copie aura une double évaluation, si l'écart est de plus de 3 points entre les deux corrections, il y aura une troisième évaluation ». Mme Benghebrit a estimé qu'il est «anormal» que des élèves soient déjà en vacances alors que l'année n'est pas encore terminée. Elle a estimé à ce sujet qu'il faut une rectification des programmes. Concernant la surcharge du programme, elle a affirmé que «la question de la surcharge des programmes est une fausse question, au niveau international les élèves étudient pendant 40 semaines par an alors qu'en Algérie nos élèves étudient seulement 30 semaines par an». La question ne concerne pas le volume des cours, mais il est question des multiples retards enregistrés dans l'entame de l'année scolaire, et les départs tôt en vacances selon la responsable. Concernant le niveau du système éducatif en Algérie, la responsable a estimé que le niveau connaît malheureusement une dégringolade, chaque fin d'année les parents d'élèves et les enseignants sont complètement insatisfaits des résultats et qu'une réflexion doit être engagée sur la réforme en cours. La responsable a estimé que la formation des formateurs et enseignants est plus que nécessaire à ce stade. «Nous avons rencontré quelques problèmes au début de la refonte pédagogique mais je crois que nous sommes sur le bon chemin. Certains formateurs n'ont pas le niveau requis mais je vous assure que ces derniers ont de la volonté et de la rigueur», a répondu Mme Benghebrit à une question concernant la qualification de certains formateurs et enseignants. La ministre a indiqué qu'elle a tracé une feuille de route pour améliorer le système éducatif, cette feuille de route sera proposée et discutée devant l'Assemblé populaire nationale (APN) prochainement. «Nous avons établi une feuille de route pour la refonte pédagogique, nous allons la proposer devant l'Assemblée populaire nationale, et dès qu'elle sera adoptée, et que nous aurons le feu vert, nous allons commencer à appliquer cette réforme», a-t-elle annoncé. Cette feuille de route se résume en quatre principaux axes, selon Mme Benghebrit : lutter contre les disparités régionales et inter-wilayas en matière d'éducation, réactiver et donner du sens à la commission nationale des programmes, la problématique de la professionnalisation de tous les acteurs du système éducatif et la gouvernance. Quant à la surcharge des classes, Mme Benghebrit a indiqué que plusieurs nouvelles écoles seront construites prochainement : «Avec l'aide du ministère de l'Intérieur, nous avons un programme pour la construction de nouvelles écoles, et un service s'occupera de la construction d'infrastructures.» Concernant les rumeurs qui circulaient ces derniers jours sur une éventuelle suppression de la matière Langue française dans certaines wilayas, la responsable a estimé que cette information est «totalement fausse», et qu'il n'y aura pas de suppression de cette langue des programmes éducatifs. Elle a aussi estimé qu'il est impossible de supprimer les cours particuliers. Mme Benghebrit a indiqué que la mise en place de l'observatoire nationale de l'éducation va permettre de suivre toutes ces questions de plus près et de recenser les différentes lacunes. A. K.