La démarche économique du gouvernement s'appuie sur la diversification, la modernisation des infrastructures, l'extension du tissu industriel et du potentiel agricole. Elle s'appuie également sur la promotion de l'investissement national et étranger, qui fera l'objet d'un amendement de la loi, dans le tourisme notamment, comme palliatif pour la création d'emplois et de la croissance. La politique de la promotion de l'investissement sera accompagnée par la « rationalisation de la dépense publique et des soutiens de L'Etat ». Le gouvernement compte, en fait, intervenir dans le secteur économique marchand tout en mobilisant l'épargne qui sera orientée vers l'investissement. Il mettra également un cadre légal et réglementaire pour le partenariat public-privé. Le but est d'augmenter substantiellement le taux de croissance, réduire le chômage et améliorer le niveau de vie des citoyens, tout en maintenant sinon en renforçant les bons résultats macro-économiques et financiers actuels. Le gouvernement table, en effet, sur une croissance annuelle de 7% entre 2015 et 2019, contre 4 % durant le quinquennat précédent. Le taux de chômage, quant à lui, doit être ramené en dessous du niveau actuel de 9,8 % tandis que l'inflation doit se maintenir au moins autour de 3,5 %. Pour cela, le gouvernement entend faire de l'amélioration du climat des affaires le fer de lance de ses politiques en matière de développement économique et en levant aussi les contraintes entravant l'essor de l'entreprise et de l'investissement au triple plan des procédures, des délais et des coûts. Le texte prévoit aussi, en la matière, la transformation de l'Agence nationale de développement de l'investissement en pôle spécialisé capable d'orienter, d'accompagner et de conseiller les investisseurs potentiels. Modernisation des services financiers Dans le même registre, le gouvernement envisage une adaptation du cadre législatif et réglementaire aux conditions modernes de gestion des banques, des systèmes de payement et du marché du crédit. Dans ce créneau, un raccourcissement des délais de traitement des dossiers de crédit est envisagé, tandis qu'une réflexion sera engagée sur la restructuration du secteur bancaire public avec la perspective de définition d'une politique à l'international. Le document évoque aussi le développement du leasing, de la promotion de la Bourse et la définition rapide d'un plan stratégique de modernisation des finances publiques à travers une nouvelle loi organique portant loi de finances. Pour ce qui est des Domaines, l'administration sera appelée à réaliser plus de centres fonciers intercommunaux et à alléger les procédures tout en réduisant les délais de délivrance des actes de concession. Le plan prévoit également, concernant les Douanes, de finaliser le nouveau code les érigeant, pour accorder des facilitations aux opérateurs économiques, aux investisseurs et aux producteurs et exportateurs. Les assurances devront aussi être touchées par la modernisation ainsi que l'administration fiscale où des actions législatives seront prises pour simplifier les procédures, réduire la pression et lutter contre la fraude. Le plan d'action du gouvernement prend en charge, en outre, le foncier industriel pour en assurer la disponibilité, la création de nouvelles zones industrielles et la mobilisation des actifs excédentaires des entreprises publiques. Le programme insiste également sur la protection de la production de l'importation anarchique et du marché informel. Une production qui dépend de l'industrie qui fera l'objet, dans le cadre de ce programme, d'un redéploiement stratégique, d'une reconfiguration, et ce, par la mise en place de groupes industriels performants et compétitifs dans les secteurs porteurs, en partenariat avec des leaders mondiaux maîtrisant la technologie et les marchés. Il est prévu, dans ce contexte, des facilitations et des assouplissements des procédures de création et de financement de PME, la modernisation et la mise à niveau de certaines industries comme la filière automobile ou celle du médicament, ou encore renforcer, dans un souci d'intégration, les activités industrielles qui approvisionnent des secteurs aussi stratégiques que l'énergie, l'hydraulique ou l'agriculture. A propos de ce secteur, le gouvernement prévoit de mobiliser tous les moyens, financiers notamment, nécessaires à l'exécution des actions de développement agricole futures. L'amélioration des performances dans ce secteur est programmée au travers de mesures physiques comme l'augmentation des superficies irriguées ou la promotion de la mécanisation mais aussi par un redéploiement administratif et territorial des différentes institutions en charge des programmes de développement agricole. Exploitation du gaz de schiste Dans le secteur de l'énergie, l'investissement sera poursuivi par un effort d'intensification de l'exploration en vue de renouveler les réserves et d'évaluer les ressources en hydrocarbures non conventionnelles dont le potentiel récupérable est considérable (30.000 milliards de mètres cubes pour le gaz et 12 milliards de barils pour le pétrole). Les projections dans ce secteur indiquent un doublement de la capacité nationale de production d'électricité à l'horizon 2017 et une amélioration du réseau de transport d'électricité et de gaz. Le gouvernement projette, par ailleurs, de consacrer un programme spécifique en faveur des wilayas du Sud et frontalières, dans le souci d'étendre, entre autres, le réseau d'infrastructures dont le pays s'est progressivement doté. Devraient être ainsi réalisées ou entamées, entre autres, l'autoroute des Hauts-Plateaux, les pénétrantes autoroutières, des liaisons autoroutières d'un linéaire global de 663 km, le dédoublement de l'ensemble de la rocade ferroviaire nord ainsi qu'une multitude de grands et moyens projets dans les transports maritime et aérien et dans le secteur de l'eau.