Il renferme l'ensemble des dimensions du développement socio-économique et conforte, au plan politique, la démarche de la réconciliation nationale qui n'est pas incompatible avec la poursuite réaffirmée de la lutte implacable contre le terrorisme. Le chapitre politique intègre naturellement les objectifs proclamés de la démocratie participative et de l'indépendance de la justice, la lutte contre la corruption et l'amélioration de la qualité de gouvernance. Le programme qui a pour ambition de consolider la stabilité et la sécurité du pays ne perd pas de vue les facteurs aléatoires qui sont liés à la situation régionale porteuse de périls sur la sécurité des Etats. Une possible dégradation de l'environnement régional international requiert du gouvernement qu'il suscite un effort collectif et solidaire « des acteurs de la vie nationale », pour en prémunir le pays de potentielles retombées négatives. L'approche économique privilégie, quant à elle, le développement de la sphère productive pour suppléer à terme à la dépendance des hydrocarbures. C'est pourquoi, le programme quinquennal 2015/2019 se fixe des objectifs ambitieux en matière de réalisations économiques que le taux de croissance de 7% résume à lui seul. Ceci est de nature à réduire le chômage, à améliorer les conditions de vie de la population et à rattraper les retards accumulés aussi bien en matière de bonne gouvernance que de besoins. Les leviers qui permettent un tel envol sont sériés. Au plan économique, il est prévu que la loi relative à la promotion de l'investissement sera amendée dans le sens qui consacre la liberté de l'acte d'investir et faciliter la création d'entreprises. Il s'agit également de « moduler » les avantages et du soutien aux projets d'investissement en fonction des priorités de la politique économique de l'Etat et d'énoncer dans la loi, l'ensemble des avantages sectoriels à octroyer. Ainsi, l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) sera tranformée en « pôle spécialisé » pour orienter les investisseurs potentiels vers des projets porteurs, les accompagner dans leur réalisation et leur fournir des conseils en matière d'organisation et de gestion. Le gouvernement s'appliquera, dans ce contexte, à lever les contraintes qui entravent une croissance forte et soutenue à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et de l'investissement au triple plan des procédures, des délais et des coûts. Quant à la rareté du foncier industriel dont l'exécutif affirme qu'il en est conscient, celui-ci s'engage à « faciliter l'accès au foncier industriel et à l'augmentation de la disponibilité du foncier économique ». Le programme prévoit dans ce cadre, de poursuivre la réalisation de nouvelles zones industrielles, le développement et la création des zones d'activité, la réhabilitation des sites économiques ainsi que la mobilisation des actifs excédentaires et résiduels des entreprises publiques. Selon ce plan d'action, il est prévu de « reconfigurer et d'opérer un redéploiement stratégique du secteur public industriel par la mise en place de groupes industriels performants et compétitifs dans les secteurs porteurs, en partenariat avec des leaders mondiaux maîtrisant la technologie et les marchés ». Sur un autre volet, le plan d'action tendra à consolider le processus du partenariat public-privé national et étranger, comme mesure à même de répondre à la diversification de la base industrielle nationale et le repositionnement de l'entreprise dans la réindustrialisation du pays. Au titre de la modernisation du système bancaire et financier, le gouvernement compte accélérer les réformes. Les actions envisagées portent sur la densification du paysage bancaire et financier, l'adaptation du cadre législatif et réglementaire de l'activité bancaire et la poursuite de la modernisation des systèmes de paiement. Le raccourcissement des délais de traitement des dossiers de crédit, le développement du leasing, la promotion de la Bourse d'Alger et le financement de la PME sont parmi les chantiers annoncés par le plan d'action. Dans le cadre de la réforme de l'administration fiscale, il est prévu des actions législatives pour simplifier les procédures, réduire la pression fiscale et lutter contre la fraude fiscale. Le document évoque aussi la définition rapide d'un plan stratégique de modernisation des finances publiques à travers une nouvelle loi organique portant loi de finances. Ces changements procèdent du souci d'améliorer l'environnement des entreprises et d'assainissement du climat des affaires. La poursuite de la lutte contre la bureaucratie sera confortée par la création d'un observatoire du service public pour remédier aux imperfections. Il sera chargé de mener des études et de formuler des propositions en ce sens. Le document souligne que le gouvernement s'appliquera à mettre en conformité l'action des pouvoirs publics par rapport aux exigences d'un Etat de droit pour éradiquer toute forme d'abus et de dépassements qui nourrissent la corruption et les sentiments d'exclusion, d'injustice et de marginalisation. Il y va de la restauration de la confiance entre l'administration et les administrés. Les mesures envisagées, dont certaines sont en cours d'application, cibleront l'amélioration de l'administration électronique par l'introduction et la généralisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, le lancement du projet de carte nationale d'identité électronique et biométrique ainsi que la promotion du professionnalisme et de l'éthique dans le service public. Le nouveau découpage administratif, qui sera graduel, outre qu'il concourra à rapprocher les citoyens de l'administration, prendra en charge les impératifs du développement local et réduira les disparités régionales. Rien ne semble laissé au hasard dans ce plan d'action qui a des accents d'un véritable plan Marshalll. Seule inconnue au tableau : le budget de financement de ces projets. Sellal doit en réserver la primeur aux députés.