Regagner la confiance du citoyen. Telle est la quête du gouvernement, érigée en « objectif suprême ». C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s'est exprimé ainsi devant les membres du Conseil de la nation à l'occasion de la présentation de son plan d'action après avoir été adopté par la première Chambre du parlement. « L'objectif suprême du gouvernement pour les cinq prochaines années est d'œuvrer à regagner la confiance des citoyens afin de garantir la participation de toutes les franges de la société, notamment les jeunes, au projet du renouveau national. » Ce ne sera pas une sinécure. Mais le Premier ministre est optimiste. Il considère qu'un tel résultat est dans les cordes de l'Exécutif grâce à « la réhabilitation des structures publiques dans le cadre d'une approche commune que le gouvernement a initiée depuis plus d'une année et qui a porté ses fruits », a-t-il dit, car il s'agit de « faciliter la vie aux citoyens ». En faisant moins dans le compliqué. Cela exige de continuer à mener une guerre contre la bureaucratie tentaculaire et dont les premières salves commencent à produire leurs effets. Notamment dans l'allongement de la durée de vie de certains documents administratifs et l'allègement de certains dossiers ainsi que le raccourcissement des délais de délivrance de certains autres. Il semble que l'effort ira crescendo. La mise à niveau du service public dans ses différents segments par la modernisation de ses prestations, réaffirmée lors du débat parlementaire sur le programme du gouvernement, devra consolider la tendance. Mais la reconquête de la confiance est autrement un chantier plus vaste. Elle suppose une recrédibilisation approfondie de l'action publique. La notion de la démocratie participative déclinée en axe de travail dans le programme gouvernemental doit avoir pour vocation de réduire les survivances de la bureaucratie et les situations de non-droit. Car elle aura fourni des leviers de contestation et de formulation de recours devant l'abus de pouvoir ou d'influence. L'école, l'autre lieu où s'exerce le service public, n'est pas en reste. Devant les sénateurs, Sellal a évoqué la nécessité de viser à améliorer sa performance, joignant ainsi sa voix à celle de la ministre de l'Education. Celle-ci a annoncé vouloir ouvrir plusieurs chantiers à l'instar de la réforme des programmes et du système des examens. Un travail qui sera mené de concert avec les partenaires du secteur, les syndicats de la corporation des enseignants, les parents d'élèves et les experts en pédagogie, ont insisté l'un et l'autre, pour conjurer tout risque de malentendu. « Il est temps de moderniser l'école algérienne, car le progrès n'est pas possible sans modernisation », a-t-il déclaré, en soulignant l'impératif d'organiser le système éducatif en le dotant des nouvelles technologies. Et à l'échelle de l'enseignement supérieur, il s'agit de recentrer l'intérêt économique sur l'enseignement basé sur le savoir. Tout comme il faut arrimer l'Université au monde économique pour en former des compétences en fonction des besoins exprimés. Cela répond à la double précaution de suppléer au déficit en qualification et à éviter de former des diplômés sans débouchés.