Parents de malades, mouvement associatif, médecins ou de simples citoyens, telle est la composition de Waha, une association d'aide aux malades du cancer. Cette association, qui a vu le jour il y a trois ans, peut être fière de son projet phare sur le point d'être concrétisé : les travaux sont lancés pour ce qui va devenir la maison d'accueil et de solidarité « Dar-Waha ». Une structure bien particulière bâtie dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli destinée à héberger les malades cancéreux et leurs familles. Un rêve qui se concrétise pour la trentaine de membres de cette association qui ont consacré leurs efforts pour apporter confort et quiétude aux malades. Un lieu qui servira d'écoute, d'orientation, de soutien moral et matériel aux malades recensés dans la région Est. L'association Waha, qui s'appuie sur le bénévolat, est sur tous les fronts : organisation de rencontres avec les malades et leurs familles ainsi qu'avec des donateurs, tenue de journées de sensibilisation sur les facteurs de risque du cancer, acquisition de matériel et établissement de partenariat avec divers organismes, disponibilité des membres et accueil des malades au siège de l'association. Bref, il ne manquait plus que ce fameux projet de maison d'accueil dans une ville où malheureusement la prise en charge des malades fait défaut. Une structure qui renforcera le réseau des maisons déjà en activité dans les wilayas d'Alger, Blida, Sétif et Djelfa. Quarante chambres réparties sur quatre pavillons dont un réservé au cancer pédiatrique. Les enfants auront d'ailleurs un espace de jeux et un autre pour le soutien scolaire, comme il est aussi prévu de réaliser une salle de prière, une salle à manger collective et une bibliothèque. Hosni Kitouni, membre de l'association et rédacteur du journal bimestriel « Waha-info », nous donne un aperçu et un bilan de l'association : « Le centre anticancéreux de Constantine, qui couvre 17 wilayas de l'Est, est confronté à divers problèmes dont l'exiguïté des lieux, le manque de matériel et de lits et l'absence de médecins. C'est ce qui nous a poussés à créer une structure d'accueil qui est au cœur du traitement thérapeutique du malade. Nous avons imaginé ce lieu à Constantine pour permettre au malade, qui vient se soigner à l'hôpital, d'y passer la journée ou la nuit et se proposer. On peut aussi l'orienter lui et sa famille ou proposer des conseils utiles. Ce n'est pas la maison du cancer, c'est la maison où l'on vient se reposer, lutter et combattre ». Kitouni, bénévole au même titre que les autres membres, s'étonne lorsqu'on lui demande si l'appel de Waha a trouvé écho chez les bienfaiteurs pour la récolte des fonds : « la solidarité chez l'Algérien est innée, il suffit juste qu'il sente qu'il y a une légitimité portée par des individus crédibles, que l'argent n'est pas détourné. Il y a un élan de solidarité extraordinaire. Les quatre résidences que nous projetons de construire sont déjà prises en charge par les bénévoles. C'est un investissement de près de 30 milliards. Il y a les gros donateurs et d'autres qui viennent juste pour aider, une solidarité qui nous surprend. Notre souci est de sensibiliser. C'est une maison de la citoyenneté où des Algériens rencontrent d'autres Algériens autour d'activités culturelles, de solidarité, de bénévolat. Avec les partenaires privés, nous avons signé des conventions où environ 1.500 prestations sont assurées par des cliniques ou des laboratoires d'analyses. Il y a même une coiffeuse qui s'est proposée d'aider les malades. Tout cela, on le le redistribue aux malades qui viennent faire des analyses ou passer des scanners. La clinique privée Athéna nous offre des radiothérapies (la séance coûte en moyenne 35 millions de centimes) pour tous les enfants cancéreux. » Si tout va bien, cette petite oasis pour les malades sera opérationnelle dès l'année prochaine.