L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui se réunit demain à Vienne, en session ordinaire, ne devrait pas changer ses quotas de production. Plusieurs responsables des pays membres ont appuyé à la veille de leur rencontre dans la capitale autrichienne cette éventualité. Les explications relèvent de l'incertitude qui pèse encore sur le marché et qu'il faille de ce fait ne pas faire trop de pression sur le marché, par une redistribution du niveau de production, dans le sens d'une hausse ou d'une baisse, ce qui gonflerait l'offre et donc agirait sur les prix. De plus, on reconnaît que les stocks sont encore élevés. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M. Yousfi, devait réagir sur les perspectives de cette réunion, à l'occasion des cérémonies du 50e anniversaire de l'Opep. Tout en exprimant sa satisfaction sur le niveau actuel des prix, il a estimé qu'un prix du baril compris entre 90 et 100 dollars était «tout aussi raisonnable». Pour les pays producteurs, l'Opep veut juste «avoir un prix raisonnable». De son côté, le ministre libyen du Pétrole a déclaré que l'Opep allait attendre encore pour pouvoir décider valablement. Ainsi, la question des quotas ne sera abordée qu'à la réunion de mars prochain. Aujourd'hui, il faut se contenter de voir «où en est le marché». Les six pays du Golfe membres du CCG qui coordonnent étroitement leur politique pétrolière, avaient donné le ton en proclamant à quelques jours de l'ouverture de la réunion leur volonté «de stabiliser le marché en œuvrant à «asseoir une politique (pétrolière) équilibrée afin de mettre fin aux fluctuations du marché». Ces derniers assurent, à eux seuls, près du cinquième des approvisionnements du monde en brut. Leur position est influente au sein de l'Organisation. Ainsi, on tend inexorablement vers une position commune des douze (pays membres) visant à conserver les quotas actuels de production. Ils ont été inchangés depuis janvier 2009. Ce ne sera que sagesse. En effet, rien ne plaide pour des décisions qui risquent de déstabiliser le marché et la «discipline» de l'organisation. Les pays producteurs dont les politiques visaient jusque-là un ajustement de l'offre sur la demande réelle pour maintenir un prix juste, se disent satisfaits du niveau actuel du baril qui évolue depuis un an dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars le baril. Une position que défend également le ministre saoudien du Pétrole qui estime qu'il «ne voyait pas de raison de modifier les quotas de production». Pour le ministre qatari du Pétrole, «les cours actuels de 70 à 80 dollars sont satisfaisants aussi bien pour les producteurs que les consommateurs». Autre point de convergence, la réévaluation du niveau de la demande mondiale de brut qui sera en légère hausse pour 2010. L'Opep table sur une hausse de 1,3% contre 1,2% auparavant, soit une demande de 85,59 millions de barils par jour. L'année 2011 marque le retour aux prévisions antérieures. Cela ne fait que conforter le statu quo. Bien que pénalisé par la faiblesse du dollar, le baril se maintient depuis septembre à un bon niveau atteignant cette semaine plus de 82 dollars.