« Ils ont été kidnappés et assassinés de sang-froid », déclare Benyamin Netanyahu. Et de se faire menaçant après une réunion de son cabinet de sécurité et les premiers raids de l'aviation israélienne sur 34 cibles dans la bande de Ghaza et l'attaque à l'explosif, une première depuis 2005, des maisons des deux principaux suspects, Marwane Qawasmeh et Amer Abou Eisheh. « Le Hamas est responsable, le Hamas paiera. » Comment ? Le Premier ministre israélien, qui a supervisé depuis le 12 juin l'arrestation de 420 jeunes en Cisjordanie, dont 305 membres du Hamas, la fouille de 2.200 bâtiments et l'assassinat de 5 Palestiniens, ne le dit pas. Un assaut sur Ghaza genre opération « Plomb durci » (2008-2009) ? « Nous savons comment régler nos comptes », déclare le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, redoutant un tir de roquettes sur Tel Aviv. « Si ces tirs continuent, il y a deux possibilités : ou le Hamas, qui est responsable sur le terrain, y met fin ou c'est nous qui y mettrons fin », déclare Netanyahu. Soucieux de ne pas embraser davantage une région assise sur une poudrière et de perdre la sympathie des Américains, il cherchera, selon les analystes, à pousser Mahmoud Abbas à déclarer la fin du processus de réconciliation avec... Hamas. D'autant, selon Moussa Abou Marzouk, que le président palestinien est accusé par le Hamas d'avoir abandonné Ghaza à son sort. « Aujourd'hui, je crains que le Hamas ne soit invité à revenir pour protéger son peuple, la bande de Ghaza ne vivra pas dans le vide. Or, elle n'est ni sous la responsabilité du gouvernement précédent ni sous celle du gouvernement d'entente nationale », dit-il, mettant en doute la version israélienne de l'enlèvement et de la mort des trois jeunes revendiqués par les « partisans de l'Etat islamique », un groupe inconnu qui aurait prêté allégeance à l'Etat islamique en Irak et au Levant. « Les menaces de Netanyahu ne nous font pas peur », déclare Abou Zouhri, le porte-parole du mouvement islamiste palestinien à Ghaza. « Si les occupants se lancent dans une escalade ou une guerre, ils ouvriront sur eux les portes de l'enfer », prévient-il. Le président palestinien, qui a convoqué une réunion d'urgence de l'Autorité palestinienne pour examiner les incidences de cet enlèvement, demande aux dirigeants du monde de l'aider à maîtriser Israël. Ceux-là mêmes qui qui n'ont pas jugé utile de condamner l'assassinant de six jeunes Palestiniens par les soldats israéliens lors d'une opération visant à retrouver les trois étudiants mais qui ont, comme de coutume, usé des « termes les plus forts » pour « dénoncer » ce qui vient de se passer dans les territoires occupés et qu'ils qualifient de « terrorisme insensé commis contre de jeunes innocents ».