Sous conditions! Mais ces affrontements restent des épiphénomènes dans un contentieux israélo-palestinien marqué par la tragédie que vit le peuple palestinien. «S´ils s´arrêtent de tirer, nous arrêterons de tirer», a déclaré hier le ministre israélien de la Défense à la radio publique. En réaction à des informations selon lesquelles la branche politique du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, souhaite parvenir à un cessez-le-feu effectif, Ehud Barak joue la carte de la réciprocité. «Nous ne pouvons tolérer des tirs de roquettes ou d´obus de mortiers» contre Israël et nous «agirons en fonction de ce qui se passe sur le terrain», a toutefois nuancé le ministre israélien. Il a aussi estimé que le Hamas avait subi des «coups sévères» et averti que l´armée (israélienne) pourrait lancer une opération terrestre de grande envergure contre la bande de Ghaza, «mais uniquement si la nécessité s´en fait sentir».Pour sa part, le Hamas s´est déclaré hier «prêt à une trêve». «Notre message à l´occupant (israélien) est que nous répondrons par une trêve à toute trêve» décidée par Israël, a déclaré le porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Sami Abou Zouhri. Par cette succession de déclarations «plagiées», on assiste à une volonté partagée d´une désescalade militaire, pour mettre fin à cette situation à la fois compliquée, dangereuse et inextricable. Il est vrai qu´avec les propos d´Ehud Barak, c´est la première fois qu´un dirigeant israélien envisage un cessez-le-feu depuis le déclenchement de la confrontation, meurtrière pour les Palestiniens (plus de 20 morts lors du week-end). Les Israéliens se montrent toutefois plutôt sceptiques quant à un règlement définitif du conflit qui les oppose au Hamas. Le ministre israélien de la Défense l´a d´ailleurs souligné lors de son intervention: «Il n´y a pas de solution globale, apportant un calme absolu». Cette déclaration survient après une accalmie au cours de la nuit de samedi à dimanche durant laquelle l´armée israélienne s´est abstenue de toute attaque et les Palestiniens ont suspendu leurs tirs. Toutefois, des Palestiniens ont tiré hier matin trois obus de mortier en direction d´Israël sans faire de blessé, selon un communiqué de l´armée israélienne. Ces tirs ont été revendiqués par des organisations de moindre poids que le Hamas ou le Jihad islamique. Samedi, l´armée israélienne avait poursuivi ses frappes contre les groupes de résistance palestiniens Au total, 20 Palestiniens ont été tués et près de 70 blessés, selon des sources médicales palestiniennes. Un chef de l´aile militaire du Hamas, Tayssir Abou Sneimah, a d´ailleurs trouvé la mort dans ces frappes israéliennes. Par ailleurs, notons l´appel lancé par la Ligue arabe au Conseil de sécurité de l´ONU pour l´instauration d´une zone d´exclusion aérienne au dessus de la bande de Ghaza, afin d´empêcher Israël de continuer d´assassiner des civils, a déclaré hier le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, après la réunion d´urgence organisée au Caire suite aux derniers évènements qui ont vu la mort de plusieurs palestiniens, majoritairement des civils, tués par des raids aériens israéliens.