La cherbet (citronnade) contrefaite ne connaît plus le même engouement auprès des jeûneurs. En effet, cette boisson, largement disponible sur le marché, jugée « toxique » par l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), ne connaît plus le même succès. « Nous avons constaté durant les deux premiers jours du Ramadhan une réticence de la part des consommateurs vis-à-vis de ce produit alors que précédemment, il était très prisé », signale le président de l'Apoc, Mustapha Zebdi. Le prix, en effet, pas cher de ce jus par rapport aux autres boissons est un élément pris en considération par les consommateurs. Mais il semble que les campagnes de sensibilisation de l'Apoc, notamment sur le contenu suspect, a porté ses fruits. « Il faut faire la distinction entre la cherbet traditionnelle fabriquée à base de produits naturels et celle contrefaite. La première fait même partie de notre patrimoine. Il faut juste savoir où elle est commercialisée. Généralement, cette boisson est fabriquée à Boufarik par des familles très connues », explique Zebdi. Quant à la citronnade contrefaite, l'Apoc indique, après analyse, qu'elle est fabriquée à base d'eau, de colorants, d'acide citrique et de sucre. Point de citron naturel ! Ou peut-être un petit morceau qu'on met dans les sachets remplis de ce jus pour donner l'impression d'une boisson naturelle. En outre, le sachet en plastique qui sert d'emballage ne répond à aucune norme diététique. Au contact du produit, sous de hautes températures, la boisson devient toxique. « Nous ne sommes pas contre la production de cherbet naturelle, car cela fait partie de nos traditions. Il faut juste réglementer et contrôler cette activité. Comme il s'agit d'une activité provisoire, il serait judicieux d'accorder des autorisations de commercialisation et de production temporaires », propose-t-il. Toujours à propos des boissons, l'Apoc déplore le non-respect de la chaîne de conservation lors du transport, notamment pour ce qui est de l'eau de source et de l'eau minérale. « Les boissons sont transportées dans des camions de transport de sable sous un soleil de plomb. On devrait interdire cette pratique. Les camions doivent être aménagés à cet effet », souligne-t-il, confiant avoir fait appel aux producteurs pour revoir la chaîne de distribution. Et de rappeler que ces producteurs, qui sont coopératifs, ne sont pas responsables du produit une fois sorti de l'usine. « La chaîne de distribution est très longue et implique plusieurs parties. Il n'est pas aisé de la contrôler. Les consommateurs doivent donc faire très attention », recommande-t-il.