A l'approche de la trêve, proposée par l'Egypte peu avant l'ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, l'espoir d'une accalmie est vite démenti par les 25 nouveaux raids israéliens qui ont davantage alourdi le bilan porté à 192 morts (les 3/4 sont des civils et le 1/4 des enfants) et près de 1.300 blessés. En Cisjordanie, la campagne de répression bat son plein. Israël a procédé dans la nuit du mardi à l'arrestation de 33 Palestiniens dont 11 députés du Hamas. Israël a aussi poursuivi sa campagne de répression en Cisjordanie occupée, en arrêtant 23 Palestiniens dans la nuit, dont 11 députés du Hamas. Totalement impuissant, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ne pouvait que constater l'ampleur du génocide impuni. « Trop de civils palestiniens » tués, a-t-il souligné. Pour la première fois, la ville d'Ashdod a été également atteinte, sans faire de victimes, par une roquette qui souffle les fondements d'une trêve qualifiée par Hamas de « reddition » et sujette dès lors à une « intensification » de la lutte armée. Hier, très tôt le matin, à l'extrême-sud d'Israël, trois roquettes lancées de Gaza se sont abattues sur le port d'Eilat et alentour (4 blessés), près de la frontière avec l'Egypte et la Jordanie, alors que le conflit menace de s'étendre aux frontières d'Israël. Deux roquettes, tirées depuis la Syrie et une depuis le Liban, sont tombées lundi en Israël, dont deux sur le Golan occupé visé par des frappes israéliennes (4 morts), à l'aube. La messe israélienne est dite. « Si le Hamas n'accepte pas la proposition égyptienne, comme c'est le cas actuellement, Israël aura toute la légitimité internationale pour élargir ses opérations militaires afin de ramener le calme nécessaire », a affirmé le Premier ministre Netanyahu, lors d'une rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, au ministère de la Défense à Tel-Aviv. Il s'agit moins d'une volonté de paix que la quête de la légitimation de l'expédition punitive décriée par la communauté internationale pour son caractère « disproportionné », ce doux euphémisme occidental pour occulter les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis en toute impunité par « l'enfant gâté ». D'un autre côté, l'union sacrée a volet en éclats dans une coalition gouvernementale hétéroclite où Netanyahu se prévaut seulement du soutien de 6 de ses ministres. Les deux faucons, Avigdor Lieberman, dirigeant du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou, etNaftali Bennett, leader du Foyer juif, une formation nationaliste religieuse, ont voté contre. Mais, le consensus international se forme en faveur de la trêve égyptienne soutenue par la Ligue arabe, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président américain Barack Obama et l'émissaire du quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair. Prêt à se rendre « demain » au Moyen-Orient si nécessaire pour conjurer le péril « grands risques » d'escalade de la violence, le secrétaire d'Etat, John Kerry, qui veut donner du temps à l'initiative égyptienne, presse Hamas d'accepter la trêve prévoyant un « arrêt total des hostilités aériennes, maritimes ou terrestres » à compter de mardi (hier) à 6h GMT et l'ouverture dans la foulée de négociations sur l'entrée des biens et des personnes dans l'enclave palestinienne sous blocus. L'Egypte propose d'accueillir, sous 48 heures après l'entrée en vigueur de la trêve, deux délégations palestinienne et israélienne pour ouvrir ces discussions indirectes. Le niet de Hamas a tout remis en cause. L'exigence d'un accord global, portant sur l'arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza, l'ouverture du poste-frontière de Rafah et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre d'un accord d'échange contre le soldat Gilad Shalit libéré le 18 octobre 2011, est remise sur la table. Elle fonde le réquisitoire du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dénonçant le « terrorisme d'Etat » et excluant toute normalisation des relations de la Turquie avec l'Etat hébreu, lors de son discours hebdomadaire prononcé devant les députés de son parti. « Jusqu'à quand le monde continuera-t-il de rester silencieux à ce terrorisme d'Etat ? », s'est-il insurgé.