La Directrice générale de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), Wahida Jaiet, en visite de deux jours en Algérie, est venue avec une nouvelle approche touristique pour le marché algérien. Une approche qui implique nos opérateurs du tourisme qui se sont d'ailleurs entretenus avec la représentante officielle de l'ONTT, dans la soirée de lundi dernier à Alger. Nos opérateurs ont « déballé » leurs problèmes sur le marché tunisien, les lacunes, les besoins et les attentes. « Le marché algérien pour nous est hautement prioritaire, stratégique. Il mérite un traitement à part. Les touristes algériens sont fidèles et nous voulons leur proposer des produits ciblés, qui répondent à toutes les catégories. D'où notre nouvelle approche qui consiste notamment à travailler en concertation avec les opérateurs du tourisme algériens, pour connaî—tre justement les besoins du marché algérien », explique la DG de l'ONTT. Une étude sur le marché algérien est en cours pour relever toutes les potentialités et un budget spécial est alloué pour la mise en œuvre de la nouvelle démarche. Il est envisagé, entre autres, des campagnes publicitaires sur les offres tunisiennes. « Il y a toute une vision sur le marché algérien qui entre dans le cadre de l'actualisation et la mise à niveau de notre stratégie à moyen terme », a précisé Mme Jaiet. En attendant, la Tunisie prévoit le rush d'un million de touristes algériens pour- 2014. Une hausse de 15 à 20% par rapport à l'année dernière. Selon les agences de voyages, le nombre de-s touristes algériens se situait entre 600 et 700.000 en 2013. Un chiffre qui s'explique par la crise tunisienne. Mais il semble que cette année, la demande algérienne sur la Tunisie a augmenté. D'où la hausse dans les prix des services. Certains opérateurs algériens justement ont reproché à la Tunisie l'application de- tarifs « discriminatoires » exercés entre le marché algérien et celui- européen. « En tant qu'organisme, on ne peut pas intervenir dans les prix, qui sont libres et fixés selon l'offre et la demande. Par contre, nous pouvons nous montrer exigeants sur la qualité des services », explique la DG de l'ONTT. A propos de la qualité justement, le représentant de l'agence Cherchell-Tours estime que les prestations de services- tunisiennes ont perdu quelque peu de leur éclat mais qu'en matière de prix, il n'y a pas une grande différence par rapport à l'année dernière. De plus, il estime également qu'il est tout à fait normal qu'il y ait une différenciation dans les prix quand les produits sont achetés des mois avant la saison estivale. « C'est ce que font les opérateurs européens. Ils réservent parfois un an à l'avance et versent de l'argent. Alors que nous, on s'y prend toujours à la dernière minute, à la demande du client. C'est donc normal que les prix soient plus chers », explique Massinissa Hammadi, chargé commercial de Cherchell—Tours. Le projet de loi tunisien relatif à une taxe de 30 DA que devront payer les touristes étrangers en Tunisie, y compris les Algériens, préoccupe également les agences de voyage algériennes. La DG de l'ONTT dira à ce sujet qu'il ne s'agit que d'un projet dont l'issue n'est pas encore sûre. L'ambassadeur de la Tunisie en Algérie, Abdelmadjid Ferchichi, a évoqué l'aspect sécuritaire, faisant part d'une grande amélioration. « Certes, le risque zéro n'existe pas et les menaces sont maintenant légion dans le monde. Mais ce sont des menaces isolées. Des efforts sont déployés au niveau des frontières avec le concours des dispositifs algériens. Nous aspirons à une meilleure stabilité », soutient-il.