Le langage des chiffres qu'il a développé a été à la fois rassurant et clairvoyant, puisqu'il se base sur une réalité acquise et un avenir à prévoir. D'entrée, il fera savoir que l'économie nationale hors hydrocarbures a enregistré une forte croissance en 2009 en dépit de la baisse de la demande pétrolière mondiale et ce qu'elle a induit comme baisse de la valeur des exportations et de la fiscalité pétrolière.Présentant le rapport annuel sur l'évolution de la situation financière et monétaire devant l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Laksaci a souligné que «la croissance économique enregistrée en 2008 s'est poursuivie au même rythme en 2009 (...) avec une croissance de 2,4% du PIB global estimé à 10017,5 milliard DA». En dépit de la récession dans le secteur des hydrocarbures pour la quatrième année consécutive, l'économie nationale est restée stable durant l'année écoulée grâce notamment à la vitalité d'autres secteurs comme l'agriculture, les services, le bâtiment et les travaux publics, a-t-il précisé. Les secteurs hors hydrocarbures ont réalisé de meilleures performances en 2009 avec une croissance de 9,3 du PIB soit la meilleure performance depuis la dernière décennie (une hausse de 3 points par rapport à l'année précédente). Cette croissance a été favorisée notamment, selon le même responsable, par la vitalité des secteurs de l'agriculture (20%), des services (8,8%), du bâtiment et des travaux publics (8,7%) dans une conjoncture marquée par la relance de l'activité industrielle et la baisse du taux de chômage (10,2%). Cependant, ajoute M. Laksaci, ces performances hors hydrocarbures «restent tributaires des programmes d'investissement publics alors que l'économie nationale demeure dépendante des ressources en hydrocarbures et des importations». En dépit du recul enregistré dans les autres pays, l'inflation enregistre en Algérie son plus haut niveau depuis dix ans (5,7%). L'inflation intérieure «tirée par la hausse des prix des produits alimentaires notamment les produits agricoles frais», a remplacé l'inflation importée en 2009. Par ailleurs, en dépit des incidences du choc externe de la crise financière mondiale, l'épargne du Trésor a permis la poursuite du programme d'investissements de l'Etat. Les ressources du Fonds de régulation des revenus ont atteint les 4316,5 DA à la fin 2009. Grâce à l'adoption par l'Etat de «politiques prudentielles et de mesures économiques fermes», le système bancaire algérien n'a pas été affecté «directement» par la crise financière, a encore soutenu M. Laksaci. Quant à l'excédent de la balance des paiements, M. Laksaci a précisé qu'il avait enregistré un recul considérable en 2009 en raison de la baisse des recettes des exportations pétrolières. Il a souligné à cet effet que les réserves de change officielles avaient atteint l'année dernière 147,221 milliards de dollars (hors droits de tirage spéciaux) alors que l'encours de la dette extérieure à moyen et long termes avait enregistré 3,92 milliards de dollars seulement, soit 2,8% du PIB. L'exercice 2009 s'est en outre caractérisé par l'amélioration du cadre opérationnel de l'activité de la banque simultanément à une hausse du capital des banques et des institutions et à une consolidation de la fonction de contrôle général du système bancaire. Après avoir enregistré un excédent record en 2008 avec 34,45 milliards de dollars, la balance des paiements a enregistré en 2009 un excédent de 0,41 milliards de dollars, a-t-il ajouté. M. Laksaci a rappelé, par ailleurs, que les exportations d'hydrocarbures avaient reculé de manière substantielle en 2009 enregistrant 44,41 milliards de dollars, soit une baisse de 42,46% par rapport à 2008 précisant que la stabilité des importations des biens et services a quant à elle été maintenue. A la fin 2009, la dette extérieure globale n'avait pas dépassé les 5,413 milliards de dollars. 3,92 milliards de dollars de dette à moyen et long termes et 1,5 milliard de dollars de dette à court terme, a-t-il précisé. Selon M. Laksaci, le niveau de la dette extérieure et du service de la dette, hors paiements anticipés, estimés à 1,8% seulement des exportations des biens et services en 2009 témoigne «clairement de la solidité de la situation financière extérieure de l'Algérie à moyen terme». Quant à la politique monétaire, la stabilité du taux de change effectif enregistrée à la fin 2009 a été maintenue avec un léger recul de près de 2% contre une amélioration de 1,6% en moyenne annuelle en 2008.