Le constat du CNES sur l'économie nationale révèle un retour de l'Etat, une bonne santé financière, une croissance réelle en deçà de la croissance sociale aussi bien en termes de demande qu'en termes de natalité. Si l'Algérie a été relativement épargnée par la crise mondiale, il n'en demeure pas moins que ses revenus liés aux exportations des hydrocarbures ont fortement baissé, ce qui ne manquera pas d'avoir des retombées dans les années à venir sur l'équilibre budgétaire, la balance des paiements et le taux d'inflation déjà alarmant. Si le taux de croissance hors hydrocarbures enregistré en 2009 se situe entre 10,5 et 11%, «cette croissance continue d'être tirée par les dépenses publiques massives et le secteur du bâtiment et travaux publics», estime le CNES. La production de l'industrie reste «tout juste moyenne» et ce, en dépit de la forte croissance de la demande interne. Pour le CNES, le secteur de l'industrie «ne profite pas assez des avantages que lui offre le marché local», faisant remarquer que son niveau de production demeure «en deçà des projections avancées ces dernières années par les responsables du secteur». Toutefois, le CNES reconnaît que «des segments de notre industrie semblent connaître un début de reprise, dont on attend la confirmation comme tendance durable». Au-delà des chiffres positifs, l'économie réelle n'arrive pas à trouver sa vitesse de croisière, à résorber la forte demande d'emplois, à réduire l'inflation et à soutenir le pouvoir d'achat. Une croissance entre 10,5 et 11% hors hydrocarbure est en théorie un chiffre record ; cependant, cette croissance n'a pas d'effet sur le développement social et sur le niveau de vie des Algériens qui attendent toujours une intervention des pouvoirs publics pour faire face à la déferlante de l'économie informelle qui rogne le pouvoir d'achat et sape l'effort de l'Etat. A. G.