L'article 12 de la convention-cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac ratifiée par l'Algérie le 12 mars 2000 définit son cadre juridique. Les buts assignés à ce comité multisectoriel, qui associe les représentants de plusieurs ministères (Affaires religieuses, Transports, Jeunesse, Sports, Commerce, Solidarité, Communication, Affaires étrangères, Justice, et Intérieur) sont divers. Il s'agit de l'amélioration de la santé de la population par la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la consommation de tabac. Figurent aussi la réduction de la prévalence du tabagisme car il a été une cause de l'augmentation de la proportion de la population souffrant des méfaits du tabac. Les capacités des acteurs impliqués dans la lutte anti-tabac seront renforcées. Les éléments de la nouvelle stratégie se déclineront en un rappel de l'interdiction de fumer, l'utilisation d'images « choc » fortement recommandées compte tenu de leur impact et de leur efficacité. Enfin 50% de la surface du paquet de cigarettes sera affecté aux mises en garde sanitaires. Le comité interministériel présidé par le Pr Nouredine Zidouni, pneumo-phtisiologue spécialiste en oncologie thoracique, ciblera en priorité les adultes, les adolescents et les jeunes, les professionnels de la Santé, les travailleurs des secteurs privés et publics, les femmes enceintes, les éducateurs (religieux, sportifs, culturels...) et les personnels des administrations publiques. Il est attendu, évidemment de ce comité, la mise en évidence des méfaits du tabagisme, la vulgarisation des bienfaits de l'abandon du tabagisme, de cibler les effets néfastes de la fumée. Promouvoir le rôle de chaque membre de la société y compris celui des associations dans la lutte contre le fléau sera conforté et renforcé. Une campagne de sensibilisation sous le signe « sans tabac » sera menée dans les établissements de santé, de formation et d'enseignement et les transports, etc. Les mesures d'accompagnement se traduisent par la mise en place d'un dispositif d'aide au sevrage tabagique. Il est actuellement en cours de mise en place par le ministère de la Santé. L'élaboration de textes portant interdiction de l'usage des alternatives aux cigarettes comme la chicha et la cigarette électronique est également prévue. Avec ses 4.000 composants nocifs pour la santé, la lutte sera confiée à chaque ministère ou institution. Ils seront chargés d'élaborer une feuille de route pour sensibiliser le large public surtout les couches les plus vulnérables de la population. Taxer davantage les producteurs ? Seul bémol, pour lutter efficacement contre le tabagisme, il est impossible d'interdire l'industrie du tabac. Augmenter la taxe liée à cette industrie paraît la seule alternative. Selon la directrice des programmes de santé au ministère de la Santé, Djamila Nedir, « le fonds des urgences qui servira à équiper les 63 unités d'aide au sevrage est financé par ces mêmes taxes ». Selon une enquête nationale réalisée en 2010 par l'Institut national de santé publique, il a été relevé que les personnes âgées de 15 ans et plus sont des fumeurs invétérés. La prévalence en milieu scolaire pour les collégiens âgés de 13 à 15 ans est de l'ordre 9,2%. Les résultats de la dernière enquête réalisée conjointement avec la Santé et l'Education nationale sur le tabagisme en milieu scolaire seront communiqués en septembre prochain après la validation du comité national. Reste que le tabagisme ne peut être éliminé, selon certains professionnels de la Santé, sans l'institution d'une contravention de même nature que celle qui oblige au port de la ceinture de sécurité.