Le commandement de la Gendarmerie nationale a mis toutes ses unités de la sécurité routière en alerte maximale pour circonscrire la maladie de la fièvre aphteuse qui s'est propagée dangereusement à travers plusieurs wilayas du pays, contaminant plusieurs élevages bovins. A cet effet, un dispositif spécial a été mis en œuvre, notamment dans les wilayas de l'Est et du Sud-Est, à l'instar de Guelma, Khenchela, Ouargla, Biskra, Oum-El-Bouaghi, Sétif, Batna, Bouira et Béjaïa. Ces mesures consistent en le renforcement du contrôle des camions de transport du cheptel, suite à l'interdiction par le ministère de l'Agriculture de déplacer du bétail sauf autorisation délivrée par les services vétérinaires compétents. « Lors du contrôle, nous vérifions les documents administratifs, comme le certificat sanitaire de vaccination délivré par un vétérinaire, ainsi que la provenance du cheptel. Le contrôle est systématique au niveau de tous les barrages routiers et lors des patrouilles mobiles, notamment durant la nuit et au niveau des pistes dans les zones rurales », a précisé un cadre de la Direction de la sécurité publique de la gendarmerie. A l'occasion, les gendarmes ont été instruits de sensibiliser les éleveurs de bétail sur les dangers de cette maladie virale. Si les gendarmes découvrent que le cheptel provient d'une région touchée par cette maladie, quelle sera la procédure à suivre ? « Si le cheptel est acheminé d'une région où des foyers de fièvre aphteuse ont été signalés, on fait appel aux vétérinaires après réquisition du moyen de transport. Si un cas est décelé, le cheptel est acheminé immédiatement, sous escorte vers l'abattoir le plus proche », a expliqué un chef de barrage de la gendarmerie à l'ouest de la capitale. En outre, des gendarmes accompagnent les équipes de vétérinaires lors des visites de prospection et d'inspection. Les abattoirs sont également surveillés par les services de la gendarmerie lors de l'opération d'abattage des bêtes, ainsi que les décharges sauvages, où souvent du bétail mort y est retrouvé. Outre les mesures préventives prises, le fichier des éleveurs de cheptel a été mis à jour par le commandement de la Gendarmerie nationale dans le cadre de la campagne de prévention, de sensibilisation et de contrôle du bétail et le déplacement des maquignons, notamment avec l'approche de l'Aïd El Adha. Aux frontières, tous les groupements des gardes-frontières (GGF) sont en alerte maximale, à travers le renforcement de la surveillance et la multiplication des patrouilles et des embuscades, notamment au niveau des frontières Est avec la Tunisie. Et pour cause, le directeur des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture avait déclaré qu'il y a eu une introduction frauduleuse d'animaux infectés par la fièvre aphteuse, directement de la Tunisie. Y avait-il eu donc défaillance au niveau des services de sécurité, notamment les GGF ? Pour le responsable de la communication de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, la gendarmerie n'a pas failli à sa mission. « Cette épidémie n'est pas une première, des cas ont été enregistrés ces dernières années dans plusieurs wilayas sauf que cette fois-ci, le nombre est important », précise l'officier supérieur, ajoutant que des saisies de cheptel importé ou exporté illégalement sont menées quotidiennement au niveau des frontières et des axes routiers. En ce sens, il a rappelé la saisie de 1.000 têtes de bétail malades importées frauduleusement du Maroc.