L'élevage bovin est sens dessus dessous. Il est secoué par une grave crise. La fièvre aphteuse qui touche jusque-là 17 wilayas du pays inquiète au plus haut point. Son caractère contagieux menace l'activité et met en émoi le monde agricole. Elle a la caractéristique de se propager vite. Elle est apparue en mai dernier dans l'Est algérien, près des frontières avec la Tunisie. Des contrebandiers auraient introduits sur le sol national des bêtes achetées à des prix anormalement bas, parce précisément infectées. Selon les spécialistes, le virus aphteux touche tous les mammifères bi-ongulés (bovins, ovins, caprins et porcins). Elle se manifeste par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons. Même les animaux guéris deviennent des porteurs sains du virus, donc un réservoir de cette maladie. Le monde rural et les consommateurs s'inquiètent devant la progression rapide de cette maladie, en dépit de mesures préventives prises par les pouvoirs publics, en matière de contrôle vétérinaire du bétail, de la surveillance de son transport et de campagne de vaccination. D'aucuns s'interrogent sur les conséquences sur la consommation quotidienne des viandes et de la production laitière. Des voix autorisées s'expriment ici et là pour rassurer. Pour le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, au vu des dispositions prises, la situation sera maîtrisée dans les 25 prochains jours. Mais juge probable que la production de lait et de viande soit affectée puisque le recours à l'importation de vaches ne peut être envisagé tant que la maladie n'est pas totalement éradiquée. Dans le même temps, le DG de l'Onil (Office national interprofessionnel du lait) a fait savoir que le niveau actuel des stocks algériens en poudre de lait est très bon, battant en brèche l'hypothèse d'une pénurie de ce produit. Alors que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, qui mise sur la campagne de prévention pour enrayer la maladie, a assuré les éleveurs qui doivent perdre beaucoup de leur activité, que l'opération d'indemnisation démarrerait dans les prochains jours. Les professionnels de la viande ont à cœur, de leur côté, de convaincre que la consommation de ce produit est sans danger sur la santé du consommateur, si toutefois toutes les conditions de contrôle vétérinaire sont réunies. C'est-à-dire que cette viande doit être validée en amont et estampillée par le cachet du spécialiste de la santé animale. Le risque de contamination par la consommation de viande infectée est donc considéré comme nul.